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No stress

Les décideurs informatiques français sont moins stressés que leurs voisins européens, découvre une étude récente. En fait, ils accorderaient juste moins d’importance à leur travail…

Une immense fierté. C’est ce que j’ai éprouvé à la découverte de l’étude du cabinet Synstar. En première page, ou peu s’en faut, de ce sondage sur le stress des décideurs informatiques européens, on peut lire en substance : “La France connaît la pression la plus faible.”En terme de résistance au stress donc, le flegmatique Anglais, le carré Allemand, l’allègre Italien, l’insouciant Espagnol, le festif Irlandais, ou même l’habitant du Benelux n’ont qu’à bien se tenir. Aucun d’entre eux ne détrône le Français. Le Français a du sang-froid.J’aurais dû m’arrêter là…Le reste de l’étude, forcément beaucoup moins intéressant, met en doute ce glorieux départ. Cette confiance sereine serait due à la désinvolture, voire à la désaffection de nos DI vis-à-vis de leurs responsabilités… Ainsi, ils se montreraient beaucoup moins concernés par leur représentation au comité de direction que leurs confrères européens. Et seules l’Irlande et l’Espagne se soucieraient encore moins qu’eux de l’instabilité des systèmes qu’ils installent. Quant à la sécurité, il faut bizarrement vivre outre-Rhin pour y être nettement moins attaché.Au palmarès de la tranquillité, sur quatorze critères, l’Hexagone arrive donc deux fois en tête, trois fois deuxième, cinq fois troisième et quatre fois quatrième. Sur six pays, ce n’est pas si mal.Personnellement, je pense qu’on ne leur a pas posé les bonnes questions. Il suffit de lire ces chroniques pour voir comme ils souffrent au quotidien. Etre pervers dans les négociations avec les fournisseurs demande de l’adresse. Cacher les mauvaises nouvelles à sa direction générale suppose du cran. Et savoir quel acronyme deviendra le plus seyant pour la nouvelle année exige une bonne dose de conviction. Peut-être qu’en réorientant un peu le sondage, il y aurait moyen d’obtenir de meilleures places…Malgré ses airs vexants, ce sondage pose malgré lui quelques questions intrigantes. Par exemple, existe-t-il une exception française face au stress ? Nos décideurs informatiques sont-ils génétiquement avantagés ? Y a-t-il des disparités entre les Bretons et les Corses, entre les Auvergnats et les Champenois ?Ce qui est sûr, c’est que, à l’aube d’une européanisation inéluctable, ces forces vives partent avec un atout épatant, celui de détenir l’outil antistress. Tout comme leurs systèmes.Prochaine chronique lundi 17 décembre* Philippe Billard est chef denquête à 01 Informatique

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Philippe Billard*