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Nintendo, l'envers du décor : confidences d'un employé de Big N

Comme beaucoup de joueurs, nous sommes fans de Nintendo. Aussi quand un de nos contacts chez Big N nous a alertés sur certains problèmes rencontrés par le géant du jeu vidéo, avons-nous décidé de les publier. Parce que ces révélations sonnent un peu comme un cri d’alarme.

Nous savions que le lancement de la 3DS avait été précipité pour faire face à la concurrence de la téléphonie mobile, ainsi qu’à la perspective d’une PSP de nouvelle génération. Mais cette sortie à la va-vite, que l’on supposait à l’origine de certaines limites techniques ou de l’autonomie décevante pour une portable Nintendo, aura au final des conséquences bien plus sérieuses.

Un oubli lourd de conséquences

Cela peut paraître invraisemblable, mais les pontes de Nintendo ont fini par réaliser, après la production en masse et la sortie de la console, qu’ils avaient fait une omission de taille : le stick analogique droit. Initialement jugé superflu, il apparaît désormais indispensable pour offrir une expérience de jeu supérieure, tant et si bien que Nintendo travaille d’arrache-pied à un palliatif.

Selon notre source, ce grand oublié sortira bientôt sous la forme d’un périphérique supplémentaire, vendu à part aux alentours de 10 dollars. On ne sait pas encore précisément quelle forme il prendra, mais le système de fixation devra arrimer fermement ce nouvel appendice sur la partie droite de la portable. Et faudra-t-il l’enlever à chaque fois que l’on désire fermer la console ? Une chose est sûre : les ingénieurs de Nintendo ne comptent plus leurs nuits blanches en ce moment.

Ceci n’est évidemment pas le vrai futur joystick droit de la 3DS.

La pression sur les développeurs

Très récemment, Nintendo a instamment demandé à plusieurs de ses principaux développeurs de créer des jeux spécifiquement conçus pour deux sticks analogiques… même si cela suppose un surcoût de 10 dollars par console et une incompatibilité de fait (voire un compromis inférieur) avec le parc actuel de machines. Le mécontentement au sein des studios, même s’il n’est probablement guère relayé jusqu’aux hautes sphères de la société, apparaît clairement à tout employé du Big N chargé des relations avec les studios tiers.

Les développeurs font la queue

Des studios tiers qui détiennent l’une des clés du succès de la 3DS. Ce sont eux, en effet, qui peuvent enrichir le catalogue, relativement limité en nouveaux titres, de la dernière portable de Nintendo. Peu de nouveautés sont souvent un frein probable au succès d’une console. Or, en l’occurrence, la politique de Nintendo vis-à-vis des développeurs n’en est que plus difficilement compréhensible.

Le processus de validation, par lequel un éditeur soumet un titre à l’approbation de Nintendo, est universellement décrit comme coûteux, atrocement long et souvent arbitraire. Pire, les kits de développement sont toujours difficilement accessibles. Bien qu’ils ne soient plus fabriqués par Intelligent Systems, la division R&D hardware de Nintendo, mais par les sociétés Kyoto Electric et Marubeni, ils sont toujours produits au compte-gouttes (300 par mois) et vendus à prix d’or.

Conséquence : plus de six mois après la sortie de la console, la liste d’attente ne cesse de s’allonger ; de nombreux studios attendent toujours pour pouvoir développer sur 3DS. Une situation erratique décrite par notre source comme symptomatique des problèmes de gestion au sein du Big N, qui pourrissent les relations avec les développeurs et ralentissent l’adoption de la console.

Mario, mascotte et star de l’univers Nintendo.

Un problème d’image

Toujours selon notre source, Nintendo n’est pas parvenu à dissiper les inquiétudes de nombreux parents, qui rechignent à acheter la console par peur des conséquences pour les yeux de leurs enfants. L’affichage en 3D relief, le principal argument de vente de la console, pourrait bien s’avérer être également sa principale pierre d’achoppement.

Sans compter le sérieux problème de communication : malgré le large déploiement d’unités de démonstration sur les points de vente, comment communiquer sur quelque chose que l’on ne peut pas montrer ? Outre la baisse de prix prématurée et l’annonce du programme « ambassadeurs 3DS » (20 jeux gratuits sur Virtual Console), Iwata a récemment déclaré que Nintendo accepterait désormais des titres totalement dépourvus de fonctions 3D sur sa nouvelle portable. Comme un parfum de capitulation dans l’air…

Ces informations corroborent par ailleurs certains propos, que nous ont laissé entendre différentes autres sources [MàJ : dont nous n’avons pas jusqu’ici pu vérifier la fiabilité]. A savoir que Nintendo travaillerait à un nouveau modèle de 3DS pour 2012. Une nouvelle console qui abandonnerait le positionnement 3D, ce qui impliquerait sans doute un nouveau design et probablement un nouveau nom. Dès lors, la baisse de prix de la 3DS actuelle viserait à écouler les stocks de 3DS première du nom…

L’Optimus 3D, de LG, joue la carte de la 3D sans lunettes, de la réalité augmentée et, bien sûr, téléphone.

Un avenir plus serein ?

Le temps passant, certains des problèmes soulevés par notre source et cités ci-dessus pourront se résorber. Pour autant, chez Nintendo, on craint désormais la concurrence des smartphones, de plus en plus puissants. Certains constructeurs, comme LG avec son modèle Optimus 3D, s’attaquent même au « gimmick » de la console : l’affichage en 3D relief sans lunettes.

Si les prédictions de John Carmack, selon lequel les mobiles dépasseraient « très bientôt » en puissance les actuelles consoles de salon, venaient à se réaliser, l’avenir de la 3DS semble des plus incertains… mais il ne faut pas pour autant sous-estimer le pouvoir de Pokémon !

Notre série d’articles sur Nintendo se poursuit jusqu’à la fin de la semaine. Retrouvez demain le deuxième épisode, consacré à la Wii U et aux affres de son développement.

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La rédaction