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Nicolas Homassel (Natexis) “Oui, nous sommes investisseurs dans le jeu vidéo”

Après l’annonce de la très prochaine fusion de Natexis Investissement avec Sofinindex, Nicolas Homassel de Natexis revient sur les investissements réalisés dans le secteur bourleversé du jeu vidéo.

Sofinindex et Natexis Investissement, deux structures du groupe Natexis Banques Populaires pilotées respectivement par Luc Bertholat et Nicolas Homassel, vont fusionner leurs portefeuilles cette année. Ensemble, elles pèsent 180 millions d’euros (1,2 milliard de francs).
En participant à la levée de 3,8 millions d’euros de Darkworks Studios, Natexis Investissement vient de procéder à une nouvelle opération dans le jeu vidéo. Nicolas Homassel, directeur de participations chez Natexis Investissement, s’explique au nom des deux entreprises.Pourquoi cet investissement chez un prestataire du secteur des jeux, traumatisé par les affres de Kalisto ? Un studio n’est pas un simple prestataire. Darkworks est un créateur, et la création est au centre du développement d’un secteur comme le jeu vidéo. Mais l’opération ne se serait pas faite si nous n’avions pas été convaincus par la personnalité de son animateur premier, Antoine Villette, également fondateur de Script Company. Le jeu vidéo reste-t-il digne d’intérêt pour un ” chasseur ” de valeurs de croissance ? Nous y sommes déjà présents. Natexis Investissement détient 6,95 % de Wanadoo Édition, Sofinindex est dans le tour de table de l’éditeur de Montparnasse Multimédia et de Microids. Cette dernière société vient de lever 7,6 millions d’euros et prouve qu’il est encore possible de lever des fonds dans ce secteur, contrairement à ce qu’une analyste prétendait dans vos colonnes. Globalement, la tendance est à la stagnation dans le jeu vidéo, mais certains segments gardent une croissance forte. En outre, il s’agit là d’un domaine relativement neuf, mais qui a déjà acquis un poids économique considérable au plan mondial. Enfin, c’est un secteur qui ” bouge “. Si l’année 2000 a été terrible, 2001 et les suivantes seront celles de la recomposition. Ce sont, en général, des périodes favorables à la valorisation des actifs. Donc, oui, nous sommes investisseurs dans le jeu vidéo.On dit que les prix sont très bas, dans le multimédia et la high-tech ? Nous avons toujours, y compris au plus fort de la ” bulle ” spéculative, conservé la même approche : calquer la valorisation sur la réalité économique de l’entreprise, être sélectifs, accorder une importance cruciale à la qualité des hommes. Du coup, nous sommes passés à côté de certaines opérations l’année dernière, en refusant de payer un prix trop élevé, mais aujourd’hui nous ne connaissons pas de catastrophe parmi nos participations. Cela dit, quelles que soient les méthodes de valorisation, le prix est toujours in fine la résultante d’une négociation. Que pèse l’univers des technologies et de la net économie dans vos actifs ? Natexis est un outil d’investissement vénérable, fort de 26 ans d’expérience, et évidemment, l’évolution de notre portefeuille épouse celle de l’économie française. Nous sommes aujourd’hui majoritairement investis dans l’industrie, mais le spectre s’élargit vers la nouvelle économie. Si, à moyen terme, cet univers pèse 10 % de notre portefeuille, cela constituerait un risque acceptable.

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Jean-Michel Cedro et Amaury Mestre de Laroque