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Next Economy ne convainc pas encore les investisseurs

Relatif succès, le nouveau segment des valeurs techno doit encore prouver son influence sur la vie boursière des titres.

Avec près de 150 sociétés membres, et une cinquantaine de dossiers en attente, Next Prime et Next Economy, les deux nouveaux compartiments d’Euronext, démarrent sous des auspices plutôt favorables. Derniers ralliements en date à Paris, ceux de Bourse Direct et d’Ilog, cotées sur le Nouveau Marché, et celui de Teamlog, une SSII du Second Marché.Reste à savoir, au-delà de cette relative réussite commerciale, quelle sera la réelle influence de ce label sur la vie boursière des titres concernés. À regarder le comportement du Nouveau Marché français, principal réservoir de Next Economy, le nouveau label semble profitable. Parmi les trente principales hausses de ce début d’exercice, une bonne douzaine vise des valeurs estampillées Next Economy.La corrélation est encore plus forte si l’on prend en compte les volumes traités : 17 des 30 plus gros volumes d’échanges du Nouveau Marché (dont les trois premiers, Soitec, Genesys, Wavecom) sont générés par des valeurs adhérentes. Ces premiers éléments, sur une poignée de séances boursières, sont toutefois un peu courts pour juger de l’utilité des nouveaux labels. Les allocations d’actifs trimestrielles des gérants, et les nouvelles recommandations des bureaux d’analyse, constituent le véritable premier test pour Next Economy.

Une distinction trop simple

Or, de ce côté, pour l’instant, l’opinion des professionnels ne dépasse pas l’intérêt poli, quand elle n’est pas purement négative. “Je ne suis pas du tout convaincu de la démarche d’Euronext. En tant que gestionnaire de Sicav et de FCP, cela ne changera rien pour nous. La distinction Next et Prime me paraît un peu simplette. Depuis deux ans, nous avons restructuré nos portefeuilles selon trois thèmes beaucoup plus précis : valeurs cycliques, valeurs diversifiées et valeurs de croissance”, avoue Dominique Sabassier, responsable de la gestion actions chez Natexis Banques Populaires.Le stockpicking , chasse de titres au cas par cas, et la sélection sectorielle restent les méthodes favorites des gérants. Ainsi, Devoteam, Soitec, Valtech, trois valeurs qui ont le vent en poupe depuis le 1er janvier, appartiennent bien à Next Economy, mais pas les deux plus fortes hausses absolues, Dalet et Phone System Networks.Les meilleures prévisions du marché des semi-conducteurs, vrai secteur vedette de ce début d’année, profitent de façon équivalente aux Memscap, Picogiga, Highwave Optical. Or, seules les deux premières ont intégré Next Economy. Dans les jeux vidéo, plutôt bien traités depuis le rebond des technologiques, Infogrames (10 %, entre le 1er et le 7 janvier 2002) est mieux loti qu’Ubisoft (-1 %), les deux groupes étant adhérents.Bref, le sceau Next Economy n’apparaît pas encore décisif, même si sa contrepartie ?” des efforts de transparence financière et la mise aux normes comptables internationales ?” ne peut qu’être agréée par la communauté financière. “L’influence de ces compartiments est assez neutre pour l’instant, mais puisqu’ils impliquent un certain nombre d’engagements en matière d’information financière et de gouvernement d’entreprise, on peut les envisager comme des éléments complémentaires positifs pour les petites valeurs”, estime Gérard Augustin-Normand, président de Richelieu Finance.La même sympathie prudente anime la communauté des analystes. “Il est sans doute prématuré de décerner un jugement aujourd’hui, d’autant que ce début d’exercice a été sujet à pas mal d’habillages de cours, dans de faibles volumes. Les OPCVM [Organisme de placement collectif en valeurs mobilières,ndlr] nettoient leurs portefeuilles. Mais nous pensons tous qu’à terme il ne sera pas mauvais, pour les “small” et les “midcaps” françaises, de se rapprocher des standards internationaux “, résume Éric Mariotte, responsable des valeurs moyennes chez Fortis Securities France.

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Jean-Michel Cédro