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Netintelligenz analyse les rumeurs du net

La filiale du groupe Publicis et de Jacques Attali propose des services de veille uniquement sur des sources internet. Elle ne vise qu’une clientèle de grands groupes et les conseille sur leur stratégie de communication.

Un chiffre d’affaires prévu de 3 millions de francs pour l’exercice 2000 et onze clients. 20 millions de francs attendus en 2001. Pour sa première année, Netintelligenz estime avoir une longueur d’avance sur des concurrents éventuels. La filiale du groupe Publicis et de Jacques Attali se spécialise, selon ses propres termes, dans la “veille stratégique et décisionnelle sur internet et le conseil stratégique en marketing et communication“. Depuis sa création, le 4 février 2000, elle se place sur le double créneau de l’analyse des ” espaces d’échange ” (forums de discussion, sites personnels, etc. ) et de la communication d’entreprise. Ce que peu de prestataires savent faire.D’emblée, Netintelligenz a misé sur deux exclusivités : Internet comme source d’information, et les grands comptes comme clients. Ces derniers cherchent à savoir non seulement ce que l’on dit d’eux – sur internet – en contexte de crise ou de recherche d’implantation à l’étranger, mais aussi comment utiliser ce savoir dans le cadre d’un plan de communication.” Aujourd’hui, la population des internautes commence à devenir représentative de la population réelle, remarque Florence Bonetti, directrice générale de Netintelligenz. C’est du moins déjà le cas aux Etats-Unis. Pour la France, nous pondérons encore nos résultats. ” Cela justifie néanmoins le choix du net comme source unique, et notamment de ses espaces d’échange, par nature difficiles à qualifier – les newsgroups, les forums de discussion, les listes de diffusion, les sites personnels ou les webzines, par exemple.La société s’appuie pour ses recherches sur trois surfeurs, un sémiologue, un sociologue et une équipe de R & D, également chargée de l’évolution des applications. “Nous appliquons les principes de la sociologie aux populations du web, explique Olivier Bourgi, responsable informatique. Nous avons comparé les études des espaces d’échange afin d’en tirer des modèles et de voir comment les internautes s’organisent : strates sociales, réseaux sociaux, valeurs véhiculées, etc. ” Ces modèles sont utilisés par des outils propriétaires, qui se chargent de mettre les informations sous forme de graphiques ou bien de tableaux historiques, destinés aux experts internes.

Le marché est encore peu développé en France

Si les prestataires en veille et en intelligence économique évoluant uniquement sur la Toile font florès, peu sont capables d’associer cette activité au conseil stratégique. Des sociétés comme Cybion ou Startem s’en approchent. Et cela, même si elles n’entrent que timidement dans le monde du conseil en communication. En outre, ces activités de recherche souffrent encore de leur estampille ” sécurité nationale “.Les conséquences ? D’abord, côté client, on ne se fie pas tout à fait à un prestataire de veille pour le conseil stratégique – ce qui justifie l’arrivée en force d’expressions moins restrictives, comme ” intelligence économique “. Ensuite, côté prestataire, on n’a effectivement pas encore la compétence ” idéale “, qui allierait forte compétence technique (connaissance des bases de données, des outils de recherche ou de traitement, etc. ), conseil en communication et analyse. Cette dernière étant sûrement la plus délicate sur le net, car elle doit tenir compte de l’aspect représentatif des internautes, mais aussi et surtout se fonder sur des données souvent non vérifiées et délivrées de façon impulsive.

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Philippe Billard