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NetBSD, un Unix portable et méconnu

Une nouvelle version de NetBSD, un système d’exploitation Unix multiplate-forme, est sortie en catimini la semaine dernière. Gros plan sur l’OS le plus méconnu de la famille BSD.

La semaine dernière, la version 1.6 de NetBSD, l’aîné des Unix BSD open source, est sortie. Et après ? Même dans la communauté open source?” qui devrait se réjouir de ce nouveau développement ?” l’événement est passé quasiment inaperçu.Tous les six mois fleurissent de nouvelles distributions Linux, donnant lieu à des débats passionnés entre fans sur le mode : Que choisir entre Red Hat, Mandrake, SuSE et consorts pour mon PC ? La plupart des vieux routiers de l’open source connaissent sur le bout des doigts FreeBSD et OpenBSD mais NetBSD, lui, est injustement cantonné au statut de système pour informatique embarquée.

La portabilité comme raison d’être

L’un des objectifs de départ du projet NetBSD est de construire un système Unix extrêmement portable. Actuellement, NetBSD fonctionne sur 52 architectures matérielles différentes (soit, soixante-douze familles d’ordinateurs différentes), dont 16 familles de processeurs distinctes ! On peut faire tourner NetBSD sur une console de jeux Dreamcast, un Mac à base de processeur 68x ou encore un serveur Sun à base d’UltraSPRAC 64 bits, par exemple.” C’est en 1997 que j’ai découvert NetBSD. J’avais un vieux Mac II, à base de microprocesseur Motorola 68030, qui ne me servait à rien. J’avais envie de tester Unix, j’ai alors essayé NetBSD, se souvient Emmanuel Dreyfus, responsable informatique de l’ ESPCI et l’un des 300 développeurs NetBSD au monde. J’ai été séduit par la qualité du code source et heureux de pouvoir utiliser un Unix sur mes vieilles machines. Mes premiers développements pour NetBSD ont consisté à intégrer une compatibilité binaire Linux sur processeurs PowerPC “, ajoute-t-il.En effet, l’une des particularités de NetBSD est d’être capable d’émuler d’autres systèmes d’exploitation. Il permet ainsi d’exécuter des binaires provenant d’autres systèmes, de types Unix comme FreeBSD, HP-UX, Linux, OSF/1, Solaris pour une famille donnée de processeurs.” La version NetBSD pour processeurs Sparc peut faire tourner des binaires SunOS ou Solaris, par exemple. Nous avons une très légère perte de performance, de l’ordre de 5 %, car seuls les appels systèmes sont émulés “, explique Emmanuel Dreyfus.Les binaires les plus populaires pour NetBSD sont Netscape Communicator, StarOffice, Acrobat Reader ou encore Quake ! A noter que le système de paquetage de NetBSD autorise la recompilation : on peut donc récupérer les fichiers sources de OpenOffice, Mozilla, KDE ou Gnome et les compiler pour NetBSD, par exemple.

Un système de cache plus performant

La version 1.6 de NetBSD intègre un nouveau cache système, baptisé UBC pour Unified Buffer Cache. Ce dernier peut utiliser toute la mémoire vive disponible afin d’accélérer les performances générales de la machine. Entre autres nouveautés, NetBSD 1.6 supporte l’USB 2.0 et possède désormais un sous-système SCSIPI, proposant une seule interface entre les applications et les périphériques SCSI et ATAPI.” La réécriture de cette couche permet de faire tourner des applications SCSI, comme le logiciel de gravure de CD-ROM CDRecord, sur des périphériques de type ATAPI “, précise Emmanuel Dreyfus.NetBSD 1.6 supporte en lecture le système de fichiers NTFS5, de Windows 2000, et intègre un logiciel de filtrage IP compatible IPv6.Côté sécurité, NetBSD 1.6 peut faire tourner dans des arborescences restreintes les services de DNS (named), de sessions SSH (OpenSSH) et de synchronisation d’horloges (ntpd). Enfin, NetBSD 1.6 autorise le support multiprocesseur SMP ?” en version bêta ?” pour les architectures i386.Les mises à jour majeures de NetBSD sortent tous les deux ans environ. Ce rythme devrait s’accélérer grâce à un nouvel environnement de cross compilation : il est désormais possible de créer des fichiers binaires de NetBSD pour toutes les architectures processeurs à partir d’une seule machine.” A titre dexemple, compiler le code source de NetBSD 1.5, sur mon Mac II, a pris environ une semaine ! Pouvoir compiler les 52 ports de NetBSD sur une seule machine, plus puissante, devrait accélérer le processus des mises à jour et rendre NetBSD encore plus attractif “, conclut Emmanuel Dreyfus.

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Antonin Billet