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Nelson Mattos (IBM) : ‘ Une technologie unique ne peut satisfaire les trois niveaux d’intégration ‘

Avec les sorties de DB2 Information Integrator et de Websphere Business Integrator, IBM met l’intégration au c?”ur de son discours.

01Net. : Comment s’organise le partage des tâches entre Information Integrator d’une part, côté DB2, et Websphere Business Integrator de l’autre ?Nelson Mattos : La notion d’intégration recouvre trois domaines importants. Le premier est l’interaction avec l’utilisateur final, et c’est essentiellement la tâche du portail. C’est également ce sur quoi Lotus
travaille, avec les notions de collaboration et de travail de groupe. Nous nous sommes d’ailleurs récemment réorganisés, et l’équipe portail fait désormais partie de la division Lotus. Le deuxième domaine est l’intégration des processus et des
applications, dévolue à Websphere Business Integrator. C’est en fait la synthèse des technologies acquises lors du rachat de Crossworlds et du workflow dont disposait Websphere depuis longtemps, ainsi que de MQSeries. Enfin, il y a l’intégration des
données, celles qui sont stockées dans un système de fichiers, une base de données ou sur internet.Information Integrator est décliné en deux versions ­ l’une pour les données au sens SQL, et l’autre pour le contenu. Comptez-vous les faire converger à terme ?Il est probable que nous allons conserver les deux produits distincts un certain temps. En effet, bien que le monde SQL et celui de la gestion du contenu aient des besoins identiques, les interfaces, les outils et les modèles de
programmation sont très différents. D’un côté, on utilise ODBC, CLI ou JDBC pour accéder à une base relationnelle ; et, de l’autre, on va s’appuyer sur l’approche objet et utiliser des composants ActiveX ou Java. C’est pourquoi nous avons
décidé de conserver les deux produits, même s’ils partagent beaucoup d’éléments. Nous espérons produire, en particulier au travers des technologies Xperanto, un nouveau modèle de programmation basé sur XML. Pour cela, nous travaillons à étendre les
API de Xquery pour y inclure des notions associées au contenu – comme le contrôle des versions ou le verrouillage pour modification (‘ check in/check out ‘) -, de façon à
satisfaire les deux communautés, compte tenu du fait qu’elles sont toutes deux très intéressées par XML.Comment expliquer qu’IBM disperse ses produits d’intégration dans trois divisions distinctes ?Personne ne dispose, pour l’instant, d’une technologie unique, traitant des trois niveaux d’intégration dont nous parlions. Et les clients reconnaissent le besoin manifeste de technologies de gestion de données au-delà de la stricte
base de données. Pour autant, cela reste une discipline naturellement associée à la gestion de données. Il en va de même pour l’intégration d’applications. En fait, nous avons conçu des composants de base, que nous assemblons pour les adapter aux
spécificités d’un domaine particulier. Websphere, par exemple, recourt à DB2, et le portail utilise des technologies de recherche qui proviennent de la division données. A l’inverse, nous utilisons des technologies du portail pour proposer des
interfaces d’administration pour DB2. Nous sommes dans l’assemblage des composants, et les marques sont, tout au plus, des instances spécifiques pour la commercialisation.Comment analysez-vous la concurrence pour un produit comme Information Integrator ?BEA est le seul acteur majeur à considérer la question de l’intégration dans son ensemble. Bien sûr, Oracle et Microsoft sont également des concurrents sérieux, bien que je sois vraiment surpris de ne pas les voir plus actifs sur ce
terrain. Oracle résout le problème en déplaçant tout dans la base Oracle. Ce n’est pas réaliste. .Net semblait être la réponse de Microsoft, mais celui-ci doit reconnaître que le monde est hétérogène. Windows domine sur le poste de travail, mais pas
sur les systèmes centraux ni sur les serveurs intermédiaires. C’est pourquoi, à mon avis, BEA est le mieux armé. Même s’il lui manque des éléments en matière de gestion de données – optimisation des requêtes, équilibrage de charge, etc.
De plus, BEA mise tout sur XML, et je pense que c’est prématuré.L’intégration semble être le nouveau credo des éditeurs de logiciels d’infrastructure. Dans ce cadre, quel est l’avenir des éditeurs spécialisés ?Ils vont disparaître. L’intégration implique de recourir à un large éventail de technologies, relevant de contextes différents. Pour les données et l’information, il faut maîtriser des notions comme l’optimisation et les langages de
requête, sans lesquelles aucune solution n’est performante. Côté processus, il s’agit de workflow et de messagerie, et d’autres technologies encore pour interagir avec l’utilisateur. Si l’on regarde ce qui se passe sur le marché, un nombre important
de petits acteurs concluent déjà des accords stratégiques pour pouvoir se concentrer sur leur domaine d’expertise. C’est pourquoi il y aura consolidation sur ce secteur autour de quelques acteurs capables de proposer l’éventail complet.

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Philippe Davy