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Neil Budde (Wall Street Journal Online) : ” La profitabilité n’est pas notre objectif dans l’immédiat “

The Wall Street Journal lance lundi une nouvelle version de son site. Considéré comme un modèle pour la presse en ligne, WSJ.com préfère attendre avant de gagner de l’argent pour ne pas handicaper sa croissance.

Lancé en 1994, le site du quotidien financier de Wall Street a très tôt affiché une politique d’accès payant. Le cap des 600 000 abonnés payants a été franchi durant le troisième trimestre 2001. Malgré ces années d’expérience et ce succès d’audience, le directeur du WSJ.com, Neil Budde estime qu’il faut encore faire des progrès pour satisfaire les lecteurs.
01net. : Pourquoi avez-vous besoin de rebâtir votre site ?
Neil Budde : Il s’agit avant tout d’un investissement à long terme. Le site a été réaménagé, la technologie remise à neuf, nous disposons dorénavant d’un outil autorisant une croissance soutenue. Ce projet a coûté 28 millions de dollars. Nous avons déployé cinquante serveurs, changé le système d’authentification.Que cherchent vos abonnés ? Nos utilisateurs vont avant tout sur WSJ.com pour trouver de l’information. Avec le temps, il était parfois devenu difficile de repérer ce que l’on cherchait. L’idée est donc de rendre le site plus pratique. Plutôt que d’ajouter de nouvelles fonctionnalités, nous avons ainsi remis en avant des outils, comme l’impression ou l’envoi d’articles par e-mail, que beaucoup ne remarquait pas.Qu’espérez-vous du marché de la publicité en ligne pour 2002 ? Il n’est pas question d’espérer retrouver rapidement le niveau de 2000. Cette année-là, les sociétés Internet ont investi massivement en pub, ce qui ne se reproduira plus. Par contre, 2002 devrait se révéler meilleure que 2001. Nous avons créé de nouveaux espaces publicitaires sur notre site. De plus, nos internautes sont des abonnés, ils nous fournissent des informations qui nous permettent de les qualifier.Comment comptez-vous augmenter votre chiffre d’affaires ? En augmentant le nombre d’utilisateurs. WSJ.com possède bien quelques outils premium, comme les archives au-delà de trente jours, mais nous ne pouvons pas facturer trop de services à des internautes ayant déjà payé pour entrer. Il y aura bien une augmentation des tarifs, mais elle sera modeste. Et ne prendra place que plus tard dans l’année, nous voulons d’abord que les gens expérimentent le nouveau site.2002 sera t-elle l’année des premiers bénéfices ? Aucune date n’a été fixée pour la profitabilité. Nous savons que notre modèle est profitable. Je pourrais décider de couper certaines dépenses, me concentrer sur notre parc d’abonnés actuels et gagner de l’argent. Mais j’handicaperais ainsi la future croissance des profits. Dans l’immédiat, WSJ.com continue à dépenser plus qu’il n’engrange.Vous êtes à la tête de WSJ.com depuis 1994. Maintenant que l’euphorie Internet est terminée, n’avez-vous pas l’impression de vous ennuyer ? L’industrie a bien ralenti l’an dernier, mais il reste de nombreux défis à relever, comme le haut débit ou le sans-fil sur lequel je travaille beaucoup actuellement. Et puis, ce calme, relatif, a du bon. On peut enfin aller à l’essentiel. Maintenant que nous commençons à savoir ce que les internautes veulent, nous n’avons plus besoin d’ajouter des fonctionnalités pour le principe, il est possible de se concentrer sur ce qui marche effectivement.

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Propos recueillis par Ludovic Nachury, à New York