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Ne croyez pas ce site

Un jeune hacker a réussi à modifier les actualités diffusées par Yahoo!. La porte ouverte aux plus belles escroqueries du XXIe siècle.

Adrian Lamo a 20 ans. Comme tous ses petits camarades, il pourrait se contenter de faire du roller dans la rue et d’aller draguer dans les bars à la mode. Sauf que ce cher Adrian s’est trouvé une occupation beaucoup plus amusante : pirater les news de Yahoo!. Durant trois semaines, le jeune homme a légèrement modifié plusieurs articles publiés dans la partie Actualité du site. Alors, évidemment, Yahoo! jure qu’on ne l’y reprendra plus, que sa partie Actualité sera protégée, quitte à blinder les bureaux de ses employés, à boucher toutes les poubelles de ses locaux et à mettre des flics armés devant.C’est rassurant, mais c’est trop tard. Le mal est fait. Non pas que ce soit la première fois qu’un site d’information est piraté. En 1999, celui de TF1 avait arboré un message demandant la libération des dissidents antiOGM (où quelque chose de ce goût-là), celui du New York Times avait été redécoré en 1998 avec des images pornographiques. Ces attaques-là étaient certes spectaculaires mais beaucoup moins insidieuses. En voyant des images porno sur le site du New York Times, on pouvait assez aisément se douter qu’il s’agissait d’un piratage. Dans le cas de l’affaire Adrian Lamo, rien ne le laissait paraître, les informations publiées n’étant que légèrement modifiées.D’ailleurs, qui est sûr qu’il a bien cessé ses activités ? Personne, à vrai dire. Il a peut-être choisi 01net. pour nouvelle cible. Alors je m’insurge. Oui, je m’insurge. J’exige dès aujourd’hui de notre direction qu’elle place deux paras autour des serveurs de 01net. Je demande aussi à la multinationale Verisign de s’attaquer tout de suite au problème. Cette société qui certifie tout (le commerce électronique, les noms de domaine, le respect de la vie privée et les enfants illégitimes) devrait créer un label ” Site ne contenant pas d’information trafiquée “.Euh, ça urge les gars. Qu’est ce qui empêche ?” par exemple ?” le jeune Adrian d’aller modifier la base de données de FirstCall. Cette société établit un ” consensus ” financier qui regroupe les avis de la plupart des analystes financiers sur les sociétés cotées ainsi que l’historique des résultats desdites sociétés. En jouant un peu avec ces chiffres, Adrian pourrait facilement faire plonger le cours d’une société, s’enrichir et se faire oublier. Et, entre nous, qu’est-ce qui nous prouve que ce genre de tactiques n’est pas déjà utilisée ? Que le terrorisme économique n’a pas trouvé avec Internet et ses infos disponibles partout, tout le temps et ingérées par tous sa meilleure arme de guerre ? D’ailleurs, qu’est-ce qui vous prouve que les informations publiées dans cette chronique n’ont pas été savamment modifiées pour causer un effet paranoïaque chez ses lecteurs ? Attention, juste là, derrière vous.PS : Pour approfondir votre paranoïa, je vous encourage à télécharger et à lire le livre open source Hell’s Root.Prochaine chronique vendredi 12 octobre

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Alain Steinmann