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Nasdaq : vers une nouvelle avalanche de faillites high-tech ?

La Bourse américaine spécialisée dans les entreprises de haute technologie s’attend à une véritable hécatombe parmi les sociétés de la nouvelle économie.

Le pire est-il encore à venir ? Malgré le récent carnage observé parmi les dot-com américaines, de nombreux observateurs s’attendent à une nouvelle fournée de faillites dans l’industrie informatique et Internet américaine.Selon une récente étude menée par Reuters, près de 428 entreprises américaines cotées en Bourse affichent en effet une valeur d’action inférieure au dollar unitaire. Et, bien sûr, la plupart d’entre elles appartiennent au secteur de la haute technologie.C’est le cas, par exemple, de NetObjects, concepteur de logiciels dédiés à la création de sites Web qui a annoncé la semaine dernière ne pas avoir assez d’argent pour aller au-delà du 30 septembre. Son cours au Nasdaq s’est écroulé à 33 cents vendredi en clôture de la Bourse.De même que 24/7 Media cotait 20 cents, Critical Path était en dessous de 40 cents, à 36 cents, et Netcentives clôturait à 8 cents. Si une cote de moins de 1 dollar ne signifie pas obligatoirement une mort imminente, cela révèle le manque de confiance des analystes dans l’avenir de ces sociétés et atteste en tout cas qu’elles sont empêtrées dans un bourbier dont il leur sera difficile de s’extirper.” De nombreuses entreprises vont encore déposer le bilan, prédit Greg Roston, directeur adjoint de l’institut de prospective économique de l’université de Stanford. Beaucoup de sociétés qui perdent de l’argent avaient dit avoir les financements nécessaires pour tenir une année entière, or cette année touche à sa fin. “Le malheur de ces dot-com vient de ce que leurs pertes s’accumulent progressivement, alors qu’elles avaient tablé sur une économie robuste et durable et une clientèle généreuse et dépensière. Et le nettoyage par le vide qui s’est opéré depuis un an dans le secteur Internet du B-to-C (business to consumers) s’étend à présent aux secteurs des télécoms et des logiciels.

La majorité sur la paille

Certaines sociétés arriveront à trouver les capitaux nécessaires pour renverser la vapeur, mais la majorité devrait se retrouver sur la paille. Excite@Home, fournisseur d’accès et de contenus, affiche un endettement qui approche le milliard de dollars et a annoncé la semaine dernière avoir consommé la quasi-totalité des 185 millions de dollars d’un dernier tour de table censé lui permettre de fonctionner jusqu’à l’année prochaine.Drugstore.com aura peut-être connu une éphémère victoire sur son défunt concurrent PlanetRx car les premiers bénéfices ne sont pas attendus avant 2004, alors que ses finances devraient s’assécher l’an prochain.L’activité de moteur de recherche d’Ask Jeeves a perdu près de 20 millions de dollars au dernier trimestre, forçant la société à revoir à la baisse ses prévisions de chiffre d’affaires et de bénéfice pour l’année. Un temps cotée à 169 dollars, l’action a clôturé vendredi à 1,03 dollar.L’éditeur de logiciels de messagerie pour entreprises Critical Path a vu son chiffre d’affaires enregistrer une perte nette de 81 millions de dollars lors du dernier trimestre et cherche à ralentir sa chute en réduisant ses effectifs et en regroupant ses bureaux.GlobalStar Telecommunications, ex-fleuron de la téléphonie mobile par satellite, est au bord de la faillite. Après avoir licencié la moitié de son personnel le mois dernier, l’opérateur assure pouvoir tenir jusqu’à fin décembre, mais probablement pas au-delà.

Environ 377 valeurs ont été radiées de la cote cette année à Wall Street

Et Wall Street fait le dos rond. Les analystes semblent tout simplement ignorer ces mêmes valeurs qu’ils placèrent un temps en tête de leurs recommandations, ce qui est peut-être pire qu’une analyse sévère de leur gestion.Le nombre d’entreprises qui se débattent pour garder la tête hors de l’eau est impressionnant comparé au nombre de celles qui ont réellement fait faillite. Quelque 377 valeurs ont été radiées de la cote cette année à Wall Street parce qu’elles ne remplissaient plus leurs obligations financières minimales. C’était déjà le cas de 337 valeurs en 2000. A un tout autre niveau, le nombre de faillites enregistrées cette année devrait battre des records.A ce jour, 127 entreprises cotées ont déposé un dossier de dépôt de bilan contre 176 pour l’année 2000, indique George Putnam, éditeur de la Turnaround Letter, bulletin consacré aux opportunités d’investissement dans les entreprises en détresse. “Faut-il attendre d’autres faillites ? Oui, ajoute-t-il. Je dirais que nous approchons du sommet, mais je ne sais pas s’il sera atteint cette année ou lannée prochaine.”

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La rédaction (avec Reuters)