Passer au contenu

Napster, le procès continue

Si l’accord entre Napster avec Bertelsmann a été salué par toute la profession, chacun a cependant rappelé la nécessité de continuer le procès pour l’exemple.

Malgré l’accord avec Bertelsmann, le futur de Napster reste incertain. D’une part, l’allemand ne retirera sa plainte qu’après la disponibilité du futur service d’échange de fichiers musicaux payant. D’autre part, les autres maisons de disques, dont Warner, Universal et Sony, ont fait savoir, que, bien qu’elles approuvent cet accord, le procès continuera.Ainsi, Universal Music, filiale de Seagram Co. Ltd., a salué le geste de Napster qui, par cette initiative, a reconnu la légitimité des détenteurs de droits d’auteurs et le besoin de rétribuer artistes et producteurs pour l’utilisation de leur ?”uvres. Mais elle précise également que cette annonce ne modifie pas sa position dans le procès qui les oppose.Hilary Rosen, la présidente de la RIAA, est également intervenue pour préciser que “cette annonce ne met pas fin au procès”. Elle attend que la justice américaine se prononce sur le fond, c’est-à-dire la violation du copyright, afin de décourager d’autres entreprises de proposer des services similaires. “La cour doit être claire sur le fait que des sociétés comme Napster ont besoin d’obtenir les droits nécessaires avant d’utiliser la propriété intellectuelle d’un tiers. Ce que nie aujourd’hui Napster”, ajoute-t-elle.De son côté, Napster attend toujours la décision des juges de la cour d’appel sur son sort. Mais la grande différence aujourd’hui, c’est que la fermeture du service gratuit de la start-up ne signifie plus sa mort.L’allemand a, en effet, indiqué hier que l’accord avec Napster subsistera même si le site est contraint d’arrêter son service. Bertelsmann aurait obtenu une part majoritaire dans la société contre un investissement de moins de 100 millions de dollars.Les réactions des utilisateurs de Napster, que l’on estime à 38 millions environ, sont certes, mitigées. Bien qu’ils soient nombreux à s’exprimer sur les forums de discussion en faveur du futur modèle payant, tous ne sont pas forcément prêts à ouvrir leur porte-monnaie. “75 % des gens sont prêts à payer une petite somme pour ce genre de service”, estime Adam Petrillo, le responsable du site SaveNapster.com.D’autres préfèrent envisager l’idée d’un service gratuit, sponsorisé par la publicité par exemple. Un nouveau nom est ainsi apparu : SongSpy. Ce service d’échange de musique reprend le concept de Gnutella et fonctionne sans serveur central. Son originalité vient qu’il rémunère, à travers un système de points (Karma), les utilisateurs du service qui partagent leurs fichiers. Même si le système n’est pas encore finalisé, ses concepteurs envisagent ensuite d’offrir des cadeaux (t-shirts, livres, etc.) en échange de ces points.Même si la fin de Napster, tel qu’on l’a connu, est proche, la musique gratuite sur Internet nest pas près de disparaître !

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Jean-Baptiste Su, à San Jose (Californie) avec Reuters