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Naissance du premier centre de médiation virtuel en France

La Chambre de commerce et d’industrie de Paris lance CyberCMAP, la version Internet de son service de résolution à l’amiable des conflits interentreprises.

Le monde de l’entreprise va pouvoir dorénavant pacifier en ligne. La Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP), en partenariat avec la société québécoise eResolution, ouvre CyberCMAP, un service de médiation en ligne destiné aux entreprises.Voilà cinq ans que la CCIP a créé le Centre de médiation et d’arbitrage de Paris (CMAP). Cette année, soixante-dix cas ont été traités, avec un taux de réussite de 85 %. La chambre de commerce parisienne avait depuis un an le projet de prolonger ce service sur Internet.L’objectif étant d’être en phase avec la mondialisation du commerce interentreprise, il suffit désormais qu’une seule des deux entreprises en désaccord soit française. Un industriel lyonnais et son fournisseur coréen peuvent, s’ils sont d’accord, passer par les services de la CCIP.
Mais dans le cas d’une intervention classique du CMAP, la présence physique des deux interlocuteurs était requise. Une difficulté qui disparaît avec CyberCMAP.Il s’agit ici de médiation, ou d’un mode de règlement à l’amiable, qu’il est possible d’interrompre à tout moment. Pas question donc de procédure juridique. L’une des deux parties doit s’inscrire à CyberCMAP et remplir un petit questionnaire qui permettra de comprendre si elle connaît le mode de fonctionnement d’une médiation. Un médiateur sera alors nommé dans les 48 heures. Dans le même temps, un site Web sécurisé sera créé, sorte de table de négociation virtuelle où se dérouleront tous les échanges (envoi de fichiers, messagerie interne, site de discussions en groupe).Les deux parties et le médiateur pourront ainsi se communiquer toutes les pièces nécessaires au bon déroulement de la procédure. Et en masquer certaines pour que le médiateur puisse avoir des discussions confidentielles avec chacun des camps. De plus, aucun message ne sortira du système. Les parties concernées ne recevront que des alertes par e-mail leur indiquant qu’un nouveau message est arrivé sur le site.

Les procédures entièrement menées sur Internet sont plus efficaces

Quant à la sécurité, eResolution, la société canadienne à l’origine du système, dit avoir pris le maximum de précaution en faisant héberger ses sites par un grand opérateur canadien de télécoms. Tout en refusant toutefois de s’engager contractuellement sur la sécurité de CyberCMAP.CyberCMAP n’a de toute façon pas vocation à remplacer CMAP. Il est ainsi possible de n’utiliser Internet que pour la demande de médiation et de continuer le processus par fax, téléphone, voire physiquement. Mais, selon eResolution, les procédures entièrement menées sur Internet sont plus efficaces.
Avec un cybermédiateur connaissant bien l’outil, les parties ne passant que par Internet deviennent plus pragmatiques, plus directes que celles qui se rencontrent “, juge Karim Benyekhlef, le président de la société. Raison pour laquelle la société ne souhaite pas mettre en place une solution de vidéoconférence, qui pourrait recréer les rapports de force, causes de léchec de nombre de médiations.

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Ludovic Nachury