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Naissance du premier bouquet TV français gratuit virtuel

L’existence de décodeurs MPEG-2 mixtes, TNT + satellite, va faire naître une offre de programmes gratuits en langue française qui ressemblera à une offre de bouquet payant.

Le boîtier-décodeur que Canal Satellite proposera à la location à la fin de l’année intégrera à la fois un récepteur TNT et un récepteur satellite, si bien que le téléspectateur ne saura pas quel média il utilise en actionnant sa
télécommande. Une possibilité vécue par l’opérateur comme une immense bouffée d’oxygène.Contrairement à celui de TPS, le bouquet de Canal Satellite n’a en effet jamais pu diffuser TF1 et M6, un véritable handicap, en particulier pour ceux qui reçoivent mal M6 en hertzien. Mais une autre vraie concurrence à ces bouquets va
émerger, particulièrement attractive pour ceux qui ne veulent rien payer.Les fabricants de décodeurs vont en effet bientôt proposer des appareils décodant à la fois le gratuit de la TNT et tout ce qui est gratuit sur les satellites, des décodeurs à 100 euros ne comportant donc ni interface commune (pour
la carte de décryptage) ni lecteur de carte à puce d’abonnement.Pratiquement personne n’avait jusqu’ici eu l’idée d’acquérir une parabole pour regarder les programmes gratuits en français par satellite tant l’offre y était pauvre ; mais ces programmes pourront désormais constituer un heureux
complément au bouquet TNT puisqu’ils sortiront tous de la même boîte (avec, entre autres, Euronews, la TV Belge, les deux TV5, Liberty TV, FashionTV, KTO, une chaîne juive, une chaîne beur… sans compter CNN et la BBC).Ce sera une rupture dans le paysage audiovisuel, rupture susceptible d’intéresser 70 % des téléspectateurs français, en fait tous ceux qui peuvent recevoir le signal d’une parabole orientée sud-est. Notons au passage que la
présence d’un disque dur dans les décodeurs pourrait vraiment démocratiser la visualisation des programmes avec décalage dans le temps.Notons aussi qu’une fois ce type de décodeur mixte répandu, les nouvelles chaînes intéressées à être reçues en France auront le choix entre deux options : diffuser grâce à la TNT avec obligation de passer par le CSA et pour un coût
TDF de plus de 4 M d’euros par an, ou une diffusion satellite ‘ libre ‘ en MPEG-4 pour un coût de 150 000 euros par an.La TNT sur râteau risque donc en fait de contribuer au lancement de la télé satellite gratuite ! Bigre, quels chamboulements !* Directeur de la rédaction d’ Electronique International HebdoProchaine chronique jeudi 31 mars

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Jean-Pierre Della Mussia*