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Myst 3 : la magie n’y est plus

Voilà ce qui se fait de plus beau sur CD-ROM. Mais on aurait préféré plus de surprises et de liberté pour se perdre dans ces décors.

Allez, on vous l’avoue… On est un peu déçu par ce Myst 3, dont la sortie est prévue pour le 7 mai. Sans doute attendions-nous trop du troisième opus de la saga, dont les deux premiers volets (Myst et Riven) ont été vendus à 10 millions d’exemplaires. Le record absolu dans la catégorie ! Un jeu, universel par excellence, qui plaît à tous, et qui s’installe sur des configurations peu musclées. Mais cette fois, la magie n’opère plus vraiment.Pourtant, les graphistes ont fait des miracles. Ceux des studios Presto ont pris le relais de Robyn et Rand Miller, créateurs des deux premiers épisodes. Myst 3, Exile est superbe ! Lumineux, ciselé au pétale de fleur près, avec des reflets aquatiques et des courses de nuages féeriques : un fabuleux catalogue d’images oniriques. Mais on avait déjà dit cela des deux premiers épisodes. D’où l’impression de déjà vu. Quand ils ont créé Myst, en 1993, les frères Miller ont choisi de raconter leur histoire tarabiscotée de ” Livre des Mondes ” sur une île quasi déserte. Vous incarniez un personnage se retrouvant impliqué dans une tragédie familiale. Vous découvriez Atrus, sa femme, Catherine, et leurs enfants, Sirrus et Achenar, déchirés par l’ambition. Atrus vous familiarisait avec le peuple D’NI, créateur d’un langage qui permettait de voyager vers des mondes mystérieux simplement en les racontant dans des livres. Et vous erriez donc, le but même du jeu ne vous apparaissant que progressivement, à la recherche d’indices et d’objets pour résoudre des énigmes déroutantes et dénouer l’intrigue générale. Riven, la suite élaborée en 1997, se déroulait sur le même type d’îles, avec le même genre de scénario mais, surprise, avec des énigmes encore plus complexes. Dans ce troisième épisode, la difficulté a en revanche été gommée !Par ailleurs, on aurait apprécié la 3D en temps réel, devenue courante dans les jeux. Pour ainsi explorer, avec une totale liberté de mouvement, chaque centimètre carré de décor. Car la 3D précalculée (qui avait fait la patte de Myst en 1993) commence à dater. Déplacez votre curseur dans l’image et attendez qu’il change de forme : c’est le signal que vous pouvez accéder par cette voie à la séquence suivante. Vous ne pouvez donc pas aller où vous voulez. Seule petite nouveauté : la vue à 360 degrés. Vous pouvez vous retourner ! Pratique pour mieux se repérer. Certes, TLC, l’éditeur, prévoit déjà la sortie d’un Myst 4 en 3D temps réel en 2002. Dernier grief, il faudra jongler avec quatre CD-ROM au risque de perdre patience. Une version sur DVD sortira peut-être dans quelques mois. Mais ces évolutions viendront bien tard.

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Eric Connehaye