Passer au contenu

MWC 2013 : Firefox OS vise la troisième place, derrière Android et iOS

Dans un marché des systèmes d’exploitation mobile dominé par Google et Apple, la fondation Mozilla espère bien trouver sa place et se placer en troisième position, malgré une concurrence nombreuse et exacerbée.

Retrouvez tous nos articles sur le MWC 2013.

En janvier dernier, le PDG américain de ZTE indiquait que les premiers téléphones équipés de Firefox OS arriverait dans le courant de l’année en Europe. Dans une conférence de presse à l’ouverture du Mobile World Congress, la fondation Mozilla a annoncé qu’elle lancera à l’été des téléphones équipés de son système d’exploitation mobile open source Firefox OS, avec l’ambition de prendre la très convoitée 3ème place derrière les plateformes iOS (Apple) et Android (Google), qui dominent le marché.

L’alternative aux deux grands

« Nous avons trouvé dans l’univers mobile un parallèle avec la situation qui existait dans le monde des navigateurs, avec un duopole dans les systèmes d’exploitation mobiles », explique le vice-président produit Jay Sullivan. « Mozilla tente donc de créer une alternative construite sur la technologie Web HTML5 et sur les principes fondamentaux de choix et d’ouverture », ajoute-t-il. Le HTML5 est la prochaine révision attendue du langage utilisée pour confectionner les pages Web.

Domination absolue

L’initiative prise par Mozilla a le soutien de nombreux opérateurs qui se sont engagés à lancer des smartphones sous Firefox OS pour tenter d’équilibrer un marché dominé par deux acteurs : Apple et Google. Sur l’ensemble de l’année 2012, la part de marché d’Android a été de 68,4% et celle d’Apple de 19,4%, selon le cabinet Strategy Analytics. Les analystes estiment majoritairement que ces deux plateformes continueront à dominer le marché en 2013, mais qu’il pourrait tout de même y avoir une place pour un troisième acteur.

De nombreux prétendants, nouveaux et anciens

Beaucoup de systèmes d’exploitation sont sur les rangs pour occuper la troisième place dont Windows Phone (Microsoft) et Blackberry, en plus de Firefox et Tizen, les deux plateformes open-source, c’est-à-dire en accès libre et gratuit. Le canadien Blackberry (ex-Rim) a joué son va-tout le mois dernier en annonçant une nouvelle gamme de téléphones et un nouveau système d’exploitation BB 10, espérant revenir à sa gloire passée. Rim a tenté à la fin des années 2000 de sortir de son marché de niche auprès des professionnels, mais « sans en avoir le potentiel », et n’a pas résisté à la déferlante de l’iPhone d’Apple, explique Mohssen Toumi analyste chez booz&co.

Pour lui, le lancement de la nouvelle version de sa plateforme « n’a pas fondamentalement changé la donne » et le canadien restera « marginal », laissant « Windows Phone s’imposer ».

« Windows Phone a une vraie chance via le marché entreprise car il est conçu pour le travail autant que pour les loisirs », et on peut utiliser le même appareil pour tous les usages, soutient-il.

Le poids des opérateurs

Les opérateurs ont également leur mot à dire. Face au duopole Apple/Google « ils veulent avoir le choix, c’est pourquoi un bon nombre d’opérateurs soutiennent le Firefox OS de Mozilla », assure Ian Fogg, analyste chez IHS. « Certains constructeurs de terminaux asiatiques (Huawei, ZTE) ou globaux comme Telefonica pourraient également avoir un intérêt à choisir Firefox » pour développer des produits destinés aux pays émergents, estime Thomas Husson, analyste chez Forrester. Mais, « pour qu’un troisième écosystème puisse réellement éclore il faut qu’il y ait des partenariats avec l’ensemble des acteurs, et les opérateurs ne suffisent pas, il faut également compter avec les constructeurs, ainsi que toutes les parties tierces : développeurs, grandes marques, fournisseurs de contenus, et médias », poursuit-il.

Séduire les développeurs

Et l’appui des développeurs est le important et le plus dur à obtenir. « Les développeurs, qui sont souvent de petites structures, ne vont pas s’amuser à développer et faire vivre leurs applis sur plusieurs plateformes », indique M. Toumi, de plus « quel gain peut attendre un développeur sur une plate forme qui a très peu de part de marché ? ». Il faut donc une masse critique pour que les développeurs et les marques se montrent intéressées par un système d’exploitation, et comme pour voir la valeur d’une place de marché on regarde le nombre d’applications qu’elle offre, le serpent se mord la queue.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


AFP