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Moqué, Oise Hebdo ne publiera plus ses unes sur la Toile

Le journal picard ne mettra plus en ligne ses unes, objet de moqueries et de railleries sur Internet, pour mettre fin à une notoriété qu’il juge malsaine. Oise Hebdo évoque aussi un droit à l’oubli pour les personnes citées.

Assez, c’est assez. Dans un édito publié sur son site Internet, Oise Hebdo annonce que ses unes ne seront désormais plus mises en ligne. Basta, Internet ! « Ding, ding, la récré est finie », avance Vincent Gérard, créateur du journal picard. Pour ceux qui auraient raté un épisode, sachez que lesdites unes ont valu à Oise Hebdo une notoriété récente, notamment à cause du Canard Enchaîné, qui s’amusait régulièrement à les publier, pour railler leur nature jugée trash ou morbide, ce qui n’est pas entièrement erroné, il faut bien le dire.

Les unes de l’hebdomadaire ont beaucoup circulé sur la Toile, entre internautes amusés ou interloqués, jusqu’à générer des papiers dans Télérama ou dans L’Express. Une page Facebook leur est même dédiée, plutôt bon enfant. Mais le journal en a soupé. Jusqu’à l’indigestion. « C’est fini, Oise Hebdo restera sur le papier. Dans son département. Cela évitera aux internautes et aux journalistes parisiens de se rendre ridicules à force de mélanger l’actualité locale et “world news” ». Et l’Oise, « n’est pas la France, ni le monde ».

« Une notoriété universelle qui n’est pas dans l’objet du journal »

Pour Vincent Gérard, « Par le biais d’Internet et par les reprises amusées des uns et des autres, l’actualité de la communauté des gens de l’Oise a accédé à une notoriété universelle qui n’est pas dans l’objet du journal (…) Sur l’écran d’ordinateur, la mort d’un grand patron d’une entreprise informatique internationale [Steve Jobs, ndlr] occupe la même place que le décès d’un charcutier de l’Oise. Forcément, ça fait rire (…) Dans ces conditions, Oise Hebdo restera réservé aux gens de l’Oise et à ceux qui achètent le journal. »

Autre argument, qui affiche « une autre gravité » : le droit à l’oubli des personnes citées, que garantit le journal imprimé, mais pas le Web. « Comme je n’ai pas l’intention de poursuivre les gens toute leur vie, je n’ai plus envie de les exposer sur Internet. » Il faut dire que le journal n’hésite pas à fournir les noms complets, dans des faits divers. Pour le coup, c’est un peu l’arroseur arrosé.

A l’heure où la presse ne jure plus que par le Web (ou presque), ce choix peut surprendre. Sur la page Facebook, certains approuvent, d’autres se gaussent. Quand d’aucuns appellent les abonnés du journal à faire chauffer le scanner… Les unes d’Oise Hebdo n’ont sans doute pas fini de circuler.


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Guillaume Deleurence