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Montre connectée, iPhone, iPod Nano… Les techniques high-tech pour tricher au bac

Les premières épreuves du bac, c’est la semaine prochaine. Et les fraudeurs fourbissent leurs armes pour tricher pendant qu’ils planchent, notamment grâce à des accessoires high-tech !

Loucher sur la copie de son voisin, dissimuler une antisèche dans son slip ou transformer son smartphone en calculatrice: ces tentatives de tricheries coûtent très cher et seront traquées le jour des épreuves du bac. Depuis qu’en 2011, un des exercices de l’épreuve de maths du bac S s’est retrouvé sur internet, la lutte contre la fraude s’est intensifiée. Au centre de toutes les attentions: les nouvelles technologies, outils préférés des tricheurs, utilisées dans 37% des fraudes détectées l’an dernier.

Si les téléphones portables doivent être éteints et rangés dans les sacs des candidats et que toutes les académies sont désormais équipées de détecteurs, cela ne suffit pas à déjouer l’imagination fertile de certains lycéens. « Cette année, une attention particulière sera portée sur une petite nouveauté: les montres connectées », qui permettent de surfer sur internet en toute discrétion, annonce Vincent Goudet, directeur de la Maison des examens.

Mais les tricheurs savent aussi détourner certains objets. Théophile, qui passe les épreuves dans quelques jours, a entendu parler d’une « technique qui consiste à prendre l’iPod nano (celui qui ne possède qu’un écran de forme carrée) et de le fixer au bracelet vendu séparément. On dirait vraiment une montre, d’autant plus qu’on peut l’utiliser comme telle à l’aide de l’affichage de l’heure. Il suffit ensuite de prendre une photo de son cours et de la mettre dans l’iPod“.

Autre astuce: le « bricolage de la calculette graphique ». Cela « consiste à enlever le contenu matériel du bloc de la calculette pour mettre son iPhone à la place de l’écran et, par la 3G, avoir accès à internet », évoque le bachelier.

La bonne vieille antisèche a toujours la cote

Au top 2 de la fraude, « la bonne vieille antisèche, qu’on prépare chez soi en écrivant tout petit au crayon à papier très clair, a toujours beaucoup de succès », estime M. Goudet. Il se souvient qu’il y a deux ans, « un candidat avait été pris avec 40 feuillets bristol format A4 dans son pantalon ».

Les antisèches sont utilisées dans 28,6% des cas de fraudes. Mais pour Baptiste, en Terminale S, la calculatrice, autorisée pour certaines épreuves, reste « le seul moyen » de tricher: « On peut y enregistrer toutes sortes de formules, de définitions. Certains élèves y mettent tout et n’apprennent plus les formules ».

Puis il y a toujours les coups d’oeil furtifs,  messes basses ou petits mots échangés.

Plus rare: se faire remplacer pour passer l’épreuve. L’année dernière, à Paris, une mère de famille avait ainsi tenté de prendre la place de sa fille pour une épreuve d’anglais, vite repérée par une surveillante.

Pour décourager ces filouteries vieilles comme le bac, les consignes sont strictes et impossibles à ignorer. Affichées dans chaque salle d’examen, elles sont lues aux candidats lors de la première épreuve.Les sanctions elles aussi sont claires et peuvent aller du blâme ou de la privation de mention jusqu’à l’interdiction de repasser le bac pendant cinq ans maximum ou de s’inscrire dans un établissement public du supérieur.

Sur près de 700.000 candidats au bac, les tricheurs restent cependant ultra-minoritaires. En 2013, 469 cas de tricherie ont été suspectés et 325 sanctionnés. Dans 59% des cas, le fraudeur a été interdit de passer le bac ou un diplôme délivré par un établissement public du supérieur pour une durée de un ou deux ans, souvent avec sursis. 

En attendant le grand jour, les sujets des épreuves sont soigneusement conservés dans les coffres des centres d’examens, dont ils ne seront extraits qu’au dernier moment.

Ceux qui réussiraient toutefois à divulguer les sujets avant l’heure, ou tenteraient de se faire remplacer pour passer l’épreuve, s’exposent à des sanctions pénales: jusqu’à 9.000 euros d’amende et trois ans de prison.

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Pauline FROISSART (AFP) avec 01net