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” Monsieur le maire et les TIC “

Le déferlement de la nouvelle économie sur le Vieux Continent et particulièrement en France implique une réorganisation, particulièrement nécessaire dans les collectivités locales. Beaucoup d’élus dissertent…

Le déferlement de la nouvelle économie sur le Vieux Continent et particulièrement en France implique une réorganisation, particulièrement nécessaire dans les collectivités locales. Beaucoup d’élus dissertent au Sénat, à la Chambre des députés et dans d’autres officines nationales, régionales et départementales de l’internet, de ses mérites et qualités, du haut débit, etc. . . Peu nombreux sont ceux qui osent aborder l’indispensable réorganisation du travail : mettre en ?”uvre des équipes formées et des démarches qualité des services municipaux pour le citoyen, assurer les rotations de postes et la polyvalence des agents, assurer le “juste à temps”, former les fonctionnaires, sécuriser les installations, etc.La campagne municipale qui s’annonce sera certainement encore riche en déclarations formelles prônant l’égalité de tous devant ces nouvelles technologies de l’information et de la communication, dénonçant la fracture numérique. Mais combien oseront remettre en cause les organisations existantes avec ce que cela comporte de difficultés pour les personnels en place ? Personnels à qui l’on a trop souvent limité, au cours des dix années passées, l’accès aux nécessaires formations pour s’approprier ces nouveaux outils. En effet, les budgets municipaux prévoient souvent des investissements en matériels et logiciels de plusieurs millions de francs, alors que la formation des utilisateurs se chiffre à moins d’une centaine de milliers de francs. Qu’en sera-t-il demain ?Comment les mairies pourront-elles également acquérir les compétences nécessaires, compte tenu des augmentations de salaires constatées au cours des deux ans passés dans l’informatique et les télécommunications ? Certains ont déjà commencé d’apporter des réponses. On peut citer ce maire, très médiatisé, qui dénonce ceux qu’il appelle “ses informaticiens internes incompétents “. . . Ce qui lui permet, au nom de ce constat personnel, de sous-traiter l’ensemble des traitements informatiques de sa ville au secteur privé. C’est une réponse partielle et inappropriée à un vrai problème. Pour ceux qui ont une approche différente, le problème posé reste entier. Il faut bien dire que les pouvoirs publics nationaux et les organismes concernés sont désespérément muets concernant le statut des techniciens et des cadres des technologies de l’information et de la communication dans les collectivités locales. Pour promouvoir, mettre en ?”uvre et activer de façon efficace les TIC, il faudra être capable d’engager et de promouvoir des gens qui dérangent, qui dé- stabilisent, qui remettent en cause l’existant. Mettre en ?”uvre les nouveaux outils des TIC sans repenser l’organisation et les modes de fonctionnement existants, en particulier autour de l’utilisation des documents administratifs et sans former véritablement les hommes, est voué à l’échec.Il n’est pas douteux que les TIC sont accrochées pour longtemps aux organisations municipales qu’elles vont bouleverser au niveau organisationnel et hiérarchique. Elles vont certainement démanger beaucoup les élus et les directions générales car le citoyen sera de plus en plus exigeant dans sa demande de services nouveaux. Et, comme toujours, la mairie sera en première ligne pour faire face à ces exigences citoyennes avec, hélas, de moins en moins de moyens financiers. Il est bien possible, après les municipales, que la fracture numérique rejoigne la fracture sociale aux oubliettes de l’Histoire.

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JLB