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Mondial 2002 : TF1.fr joue toutes les combinaisons

TF1, propriétaire exclusif des droits audiovisuels, applique à la Coupe du monde un modèle éprouvé de convergence. Pour les autres, la recette est la même, mais sans images.

Les tribulations des “lofteurs” seront sûrement balayées par les prouesses des footballeurs. Avec l’exclusivité des retransmissions des matchs de la Coupe du monde, TF1 et Eurosport risquent de voler la vedette à toutes les chaînes du paysage audiovisuel français et, peut-être ?” c’est en tout cas le v?”u de la filiale e-TF1 ?”, du paysage internet français.Moyennant un investissement de 65 millions d’euros (60 pour l’achat de droits, et 5 pour la couverture proprement dite), TF1 diffusera en direct, du 31 mai au 30 juin, 56 matchs sur son antenne et 8 sur Eurosport, tandis que LCI suivra toute la journée les moments forts. Le groupe peut déjà compter sur 9,2 millions d’euros de recettes apportées à parité par quatre sponsors, dont Orange, et sur 6,8 millions d’euros provenant des quatre parrains de l’émission exclusive Tous ensemble, diffusée sur TF1.Le gros des recettes proviendra de la publicité, sachant que si l’équipe de France arrive en finale, le 30 juin, un spot de 30 secondes ce jour-là sera facturé 222 000 euros. Sinon, le prix sera revu à la baisse, de moitié environ. Comme pour désormais tous les programmes de télé-réalité, le groupe suit une logique de synergie entre ses trois canaux télévisés, d’exploitation de produits dérivés (plus de 360 000 disques Tous ensemble déjà vendus) mais aussi de services payants sur son site TF1.fr. Le portail renvoie aux programmes télévisés, et vice-versa.Pour alimenter TF1.fr/mondial, Laurent-Éric Le Lay, directeur général adjoint d’Eurosport, a réuni une équipe d’une dizaine de rédacteurs parisiens d’Eurosport.fr et de TF1.fr. Charge à eux de donner les comptes-rendus en direct des actions des matchs, les résultats, les statistiques, l’analyse des rencontres ou l’évolution des équipes. Rien de très original, si ce n’est que la rédaction pourra s’appuyer sur les 50 à 70 journalistes de TF1 présents en Asie, micro au poing ou caméra à l’épaule.

SMS de supporters

À l’exception de la retransmission des matchs, TF1- Eurosport.fr a “le droit de diffuser tout ce que les équipes télés tournent sur place, les après-matchs ou les coulisses de vestiaires “, rappelle Laurent-Éric Le Lay. Si l’information est en libre accès, les services payants tournent autour de l’interactivité avec l’émission télé Tous ensemble (18 h 45-20 heures) et des jeux payants que la filiale TF1 Entreprise teste depuis bientôt 3 mois. Les spectateurs pourront envoyer des SMS (0,35 euro par envoi) de soutien aux Bleus et, comme pour attiser la ferveur patriotique, ” les meilleurs seront diffusés en ligne “, assure-t-on.La palme de l’expérimentation la plus lucrative pourrait bien être décernée à la déclinaison interactive et payante d’un Qui veut gagner des millions spécial football. Un service où le paiement se fait à la partie (0,56 euro) et qui accueille jusqu’à 10 participants simultanément. “Sur les précédentes versions de ce jeu, le gagnant de la semaine pouvait empocher 2 250 euros. Dans cette déclinaison, on ne connaît pas encore le montant des gains”, précise Olivier Lerner, directeur adjoint du contenu chez TF1.fr, sans livrer non plus ses objectifs d’audience…Enfin un jeu de quiz payant, baptisé Tir et But, viendra compléter ce dispositif avec, cette fois, un paiement à la durée : 0,34 euro la minute. Esprit de groupe toujours, l’opérateur de télévision numérique TPS, dont TF1 détient désormais 50 % du capital, mettra en place un dispositif de quiz interactif pour ses abonnés. Ces derniers seront invités à répondre à trois questions par jour, moyennant un envoi par modem facturé 0,56 euro.

Rentabiliser le hors-match

Chez l’autre spécialiste du sport télévisé, Canal Plus, qui s’est vu souffler les droits de retransmission, la priorité reste le portail internet Vizzavi. Pour Canal Numedia, bientôt placé sous la bannière Vivendi Universal Net, l’équipe rédactionnelle se concentre sur la production de contenus live à partir du siège parisien pour alimenter Vizzavi en sept langues (anglais, français, italien, espagnol, portugais, hollandais et grec).“Nous avons créé un bureau composé de 7 journalistes étrangers, appuyés bientôt par 7 autres, qui rédigeront sur un nouvel outil de production permettant de transformer automatiquement le texte en contenu web, WAP ou en “fil” SMS”, précise Jérôme Sicard, directeur commercial de Canal Numedia.Coût de l’opération technique : entre 0,5 et 1 million d’euros, qu’il faudra amortir avec les SMS surtaxés. “Le développement web n’est pas la stratégie première. La logique est de favoriser au maximum la consommation de minimessages dans les pays couverts par Vizzavi”, ajoute-t-il. Excepté en France, où SFR se charge de la commercialisation sous forme d’abonnements à des fils d’actualité, tous les internautes ” vizzaviens ” passeront à la caisse dans une logique de paiement à l’acte.Au Royaume-Uni, les réceptions-émissions de messages seront facturées dans une fourchette de 12 à 25 pence (0,2 à 0,4 euro). Quant au site Canalplus.fr, il proposera, comme chez France Télévisions, des fils d’infos live ou des statistiques temps réel… enfin tout ce qu’il est possible de produire, mais sans images.

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Amaury Mestre de Laroque