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(Mise à jour) Human Links : le Net a un cerveau

Appliquer la technologie des réseaux neuronaux à une architecture peer-to-peer, c’est le principe du moteur de recherche Human Links, développé par la start-up française Amoweba. Préparez-vous à échanger vos liens Internet !

Première publication le 17/04/2001Début juin, la jeune pousse française Amoweba proposera aux internautes de télécharger son moteur de recherche Human Links. Dans son mode de fonctionnement, Human Links ressemble comme deux gouttes d’eau à Napster, le célèbre service d’échange de fichiers MP3.A l’instar de Napster, le moteur de recherche Human Links fait appel à la technologie peer-to-peer, pour permettre aux internautes de s’échanger des informations. Mais, au lieu de se transmettre des fichiers MP3, les membres du réseau créé par Amoweba s’échangent des adresses Internet.

Les liens Internet, une richesse partagée par les internautes

Pour utiliser Human Links, l’internaute doit d’abord télécharger le logiciel ?” d’environ 2 Mo ?” puis l’installer sur son ordinateur. Lors de la première utilisation, Human Links va créer une base de données locale, à partir des adresses Internet indexées dans le menu ” Favoris ” du navigateur Web installé sur l’ordinateur.Ensuite, il propose à l’utilisateur d’effectuer une sélection parmi une série des sites Web classés par thèmes. Cette opération permet au moteur de comprendre quels sont les sujets qui intéressent l’utilisateur. Enfin, Human Links établit une liste de ” contacts ” correspondants aux adresses IP des internautes utilisant Human Links et partageant les mêmes centres d’intérêt que l’utilisateur. Ainsi, Human Links crée une communauté, un réseau d’internautes prêts à s’échanger des informations de poste à poste.Quand un utilisateur lance une recherche, Human Links consulte les adresses IP stockées dans la base de contacts de l’internaute. Il établit alors une connexion avec les ordinateurs correspondant à ces adresses IP pour leur transmettre sa requête. Les ordinateurs interrogés consultent dès lors leur propre base locale d’URL. S’ils possèdent des URL correspondant au type d’information recherchée, ils les renvoient alors à l’ordinateur ayant émis la requête. De plus, ils transmettent eux aussi la requête à leur propre base de contacts. Bien sûr, une requête a un temps de vie limité ?” fixé à sept noeuds par Amoweba ?” afin d’éviter l’encombrement du réseau.” Comme la plupart des internautes n’ont pas d’adresse IP fixe, nous avons un serveur central qui avertit le moteur de chaque internaute lorsque l’un de ses contacts se connecte, précise Yves Simon, vice-président d’Amoweba. Bien sûr, si mes centres d’intérêts se modifient au cours du temps, Human Links en tient compte. Il adapte ma base de contacts pour me permettre d’interroger des communautés d’internautes correspondant à mes nouveaux centres d’intérêt “, ajoute-t-il.

Un système distribué organisé en réseau de neurones

Pour organiser les informations, Human Links analyse le contenu des pages Web et les organise en classes de concepts. Par exemple, un article traitant du peer-to-peer pourra être rangé dans une classe du type : informatique/réseaux/peer-to-peer.Au fur et à mesure de ses recherches ou de sa navigation, l’internaute peut enregistrer les adresses qui l’intéressent dans sa base locale d’URL. Il se constitue ainsi une base documentaire que le moteur se charge d’organiser en classes de concepts.S’il existe une classe ” informatique ” et une classe ” computer “, l’utilisateur peut choisir de les fusionner. Le moteur comprend alors qu’il s’agit du même sujet et réorganise les informations en conséquence.Pour simplifier l’utilisation de Human Links, Amoweba a développé une interface graphique permettant d’établir une cartographie des connaissances du moteur. Des disques de couleur représentent les classes ou les concepts sur l’écran (informatique, écologie, Afrique, etc.). Toutes les URL, symbolisées par des icônes représentant une feuille de papier, se répartissent géographiquement sur l’écran en fonction des concepts auxquels elles appartiennent. Par exemple, l’icône d’un document traitant des problèmes d’écologie en Afrique viendra se positionner à proximité des disques ” Afrique ” et ” écologie “, mais pas ” informatique “.” Le choix d’un réseau peer-to-peer est parti d’un constat simple : les moteurs de recherche classiques n’arrivent pas à indexer tout le Web. Par exemple, Google ne parvient à indexer que 1,5 milliard de pages Web, soit 2 % du Web ! “, observe Yves Simon.

” Si nous parvenons à séduire 100 000 internautes lors de la phase de bêta-test, notre réseau peer-to-peer indexera environ 500 millions de pages Web en seulement deux mois ! “, calcule-t-il.

Une commercialisation prévue en septembre

Pour faire connaître le produit aux internautes français, Amoweba a prévu une campagne de promotion d’environ 1,5 million de francs. Des sites de presse partenaires et des fournisseurs d’accès proposeront le logiciel Human Links en téléchargement gratuit.” Le but est de tester dans des conditions réelles notre moteur avant de le proposer aux Etats-Unis, explique Yves Simon. Notre coeur de cible est évidemment outre-Atlantique : les Etats-Unis représentent un potentiel de 69 millions d’internautes, dont 7 millions sont extrêmement actifs [surf intensif, nombreux téléchargements, etc.]. De plus, 80 à 85 % du Web est anglophone. “Le moteur de recherche Human Links est gratuit et l’internaute est libre d’accepter ou non de recevoir de la publicité. “Si l’internaute accepte la publicité, la moitié des revenus publicitaires ainsi générés sont reversés aux organismes humanitaires de son choix, précise Yves Simon. De plus, nous n’utilisons pas un système de bannières, mais des publi-rédactionnels ciblés, en fonction des centres d’intérêt de l’internaute.”Une version payante (entre 150 et 185 francs, soit entre 22 et 28 euros) de Human Links, en cours de développement, devrait sortir au mois de septembre prochain.Destinée aux entreprises, cette version permettra à l’utilisateur de choisir le contenu qu’il veut partager et avec qui (dans la version gratuite, l’internaute met obligatoirement toute sa base personnelle d’URL en mode partage). Les entreprises auront également accès à un support technique et à différents plug-in permettant d’effectuer des transactions sécurisées, de répondre à des appels d’offres, etc.Human Links est aussi destiné à devenir un outil de veille stratégique : plutôt que de s’abonner à des dizaines de lettres électroniques, Human Links pourra extraire automatiquement et à intervalles réguliers l’information intéressant l’utilisateur.

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Antonin Billet