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[Milipol 2013] Le drone civil, gadget high-tech aux mille facettes

Les fournisseurs de drones s’attaquent au marché civil et promettent une panoplie d’usages pratiques. Même si la réglementation française est assez draconnienne en la matière.

Attention, les drones à usage civils débarquent. Avec un nombre sans cesse croissant de fournisseurs et un marché mondial en pleine expansion, cet appareil high-tech est promis à un bel avenir, à en croire les quelques dizaines exposants présents ces jours-ci au salon Milipol (Paris Nord Villepinte). Sur le papier, les usages ne manquent pas. Aerialtronics, un fournisseur belge, peut en citer d’emblée une dizaine. «Inspection d’infrastructure, surveillance de grandes foules à l’occasion d’évènements, tournage cinématographique, recherche d’une personne perdue, détecter des labos de drogue clandestins, etc. C’est idéal pour aller voir des endroits diffices d’accès, et c’est beaucoup moins cher qu’un hélicoptère», explique Philip de Visscher, directeur des ventes internationales.

Les drones que propose cette société font plutôt partie des petits modèles. Baptisés Altura, ils coûtent entre 15 000 et 30 000 euros. Ils disposent de quatre ou huit hélices et d’une petite plateforme rotatoire omnidirectionnelle, pour fixer un appareil photo ou une caméra. La commande se fait par ondes hertziennes, au travers d’une tablette spéciale. La charge maximale est de 3 kg environ. Comme leur propulsion est électrique, leur durée de vol est relativement courte (30-40 min). «Mais c’est amplement suffisant pour faire l’analyse d’un endroit dans la plupart des cas», soutient le directeur des ventes. La sociéte revendique une centaine de ventes à ce jour, dont la police belge ou des opérateurs d’éoliennes ou de lignes à haute tension.

Drone d'Aerialtronics
Drone d’Aerialtronics – Drone d’Aerialtronics

Pour voir des engins plus costauds, on peut aller sur le stand de StationAir. Cette start-up française existe depuis sept mois à peine. Elle est venue à Milipol pour présenter son premier prototype : le VTOL UAV. Derrière ce sigle un peu abscons se cache un appareil de 16 kg, capable de transporter une charge de 15 kg. Côté propulsion, c’est le nec plus ultra : des turbines au kérosène. «Les turbines permettent une durée de vol plus longue que pour les batteries. Notre modèle peut rester en vol jusqu’à 90 min. Par ailleurs, il n’y a que peu de vibrations, contrairement aux moteurs classiques à pistons. La stabilité de l’image est donc parfaite», explique Ramzi Ammar, ingénieur produit et design.

En revanche, il faut avoir les moyens. Le drone de StationAir coûte 100 000 euros. Pour l’instant, la société n’a pas encore de clients. De grandes organisations ont néanmoins montré leur intérêt, comme la SNCF, Areva ou la DDE.

Drone de StationAir
Drone de StationAir – Drone de StationAir

A quelques mètres du stand de StationAir se trouve celui de Bertin Technologies, où l’on peut découvrir le HoverEye-Ex, un drone de moins de 25 kg, également à turbo-propulsion. «C’est le seul drone français qui dispose à la fois de l’accréditation civile et militaire», souligne Bruno Vallayer, directeur commercial et marketing. Autre avantage : il est fourni d’emblée avec un système de vidéosurveillance évolué, avec détection de cibles mobiles. Il faut généralement deux personnes aux commandes: un pour piloter l’engin, et un second pour surveiller les images. Parmi les clients figurent, entre autres, la Sécurite civile française.

Drone de Bertin Technologies
Drone de Bertin Technologies – Drone de Bertin Technologies

Cette profusion d’offre cache, néanmoins, une certaine complexité commerciale. Vendre et utiliser un drone est loin d’être évident. Une nouvelle réglementation mise en place en 2012 a balayé le flou artistique qui régnait dans ce domaine. Il existe désormais une classification précise des drones aériens, avec à la clé des scénarios d’usage draconiens. Ainsi, pour traverser l’espace aérien, il faut non seulement que l’engin soit accrédité par la DGAC, mais aussi qu’il soit commandé par un pilote diplômé. Et pour chaque mission, il faut disposer des autorisations de vol nécessaires.

Pour le particulier passionné, il est donc hors de question de faire un survol de Paris, même avec un jouet sophistiqué comme Parrot. Il ne lui reste donc que le jardin privé. «Et encore, il ne faut pas sortir de ce qu’on appelle le cône de retombée. Et celui-ci est vite atteint», ajoute Bruno Vallayer.

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Gilbert Kallenborn