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Microstrategy succombe au temps réel

La version 8 peut attaquer d’autres sources de données que l’entrepôt maison. Elle associe aussi le datamining au temps réel.

L’éditeur est reconnu pour sa capacité à manipuler de gros volumes. Mais Microstrategy restait devancé par ses concurrents directs sur l’accès aux données en temps réel. Jusqu’ici, le moteur Rolap
(Relational
OLAP) de l’éditeur ne savait attaquer qu’une seule source, l’entrepôt de données. Et à la condition qu’il soit parfaitement modélisé (en étoile et en
flocon). Il était impossible pour l’éditeur d’alimenter son reporting avec des données de production plus fraîches.La nouvelle plate-forme, Microstrategy 8, cible désormais n’importe quelle base ou application via un nouveau moteur SQL. Elle devient également capable d’accéder aux entrepôts de SAP.‘ La connexion directe vers les bases de production permet de concevoir des tableaux croisant des données historiques avec des données temps réel ‘, explique Khalil Seklani, consultant BI chez Business
& Decision. Mais elle ne porte que sur un nombre limité d’indicateurs. Souvent par souci de simplicité.

Des sources hétérogènes

Ces accès à la volée à de multiples sources, Business Objects les gère depuis toujours. Cognos a, lui aussi, ouvert son outil de reporting Reportnet aux données opérationnelles et embarque désormais un serveur d’EII
(Enterprise Information Integration). D’origine Composite Software, celui-ci fédère et présente des données de sources hétérogènes. Cognos passe par cette couche
pour assurer les montées en charge et s’ouvrir à des sources plus exotiques, comme le web. L’EII peut devenir un point d’accès pivot pour
Reportnet, le datawarehouse devenant une source parmi d’autres.

Une approche inédite

L’autre avancée de Microstrategy 8 porte sur le datamining associé, là encore, au temps réel. Les modèles statistiques de la nouvelle plate-forme s’appliqueront à toutes les sources, à l’entrepôt de données comme
aux bases de production. Ce qui laisse entrevoir une plus grande richesse dans les corrélations.Quant aux modèles proprement dits, certains sont nativement fournis par Microstrategy ; les autres proviendront d’éditeurs spécialisés, tels SAS, SPSS ou IBM. C’est là une approche inédite : Microstrategy 8
récupère et exécute tous les modèles enregistrés et décrits en PMML (Predictive Model Markup Language). L’éditeur cherche ainsi à sortir le datamining du cadre exigu des statisticiens et à l’étendre au
marketing.Sur ce point, toutefois, il n’est pas pionnier. BO embarque les algorithmes de KXEN au niveau de deux de ses modules métier (les ventes et les RH). Par ailleurs, il s’est associé à Thinkanalytics, dont la plate-forme de
datamining sait récupérer les modèles statistiques de SAS ou de SPSS. Quant au moteur Olap de Cognos, il propose lui aussi des modèles de prévision.Si Microstrategy a rattrapé son retard fonctionnel, son prochain défi sera d’ordre commercial : tempérer la grogne de ses clients face à ses nouvelles méthodes de facturation de la maintenance logicielle.

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Vincent Berdot