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Microsoft prend Java par intérim avant d’essayer d’imposer C#

A l’issue du procès Java, Microsoft doit verser 20 millions de dollars à Sun. Aussitôt, Microsoft propose un programme de migration de Java vers son architecture .NET

L’essentiel, quand on perd une bataille, c’est d’essayer à tout prix de ne pas perdre la guerre. C’est plus que jamais le dessein de Microsoft, qui se voit dans l’obligation de verser 20 millions de dollars à Sun au dénouement d’un procès que ce dernier lui avait intenté en octobre 1997. Sun estimait la machine virtuelle Java de son rival non conforme à ses recommandations. En plus de ce chèque, Microsoft ne pourra plus ni utiliser la marque ” Java Compatible “, ni développer et distribuer de nouveaux produits basés sur les dernières versions de Java (Java 2). Maigre consolation : il sera autorisé à utiliser pendant sept ans encore la version de Java dont il détenait la licence – en l’occurrence, le JDK 1. 1. 4 (licence qui expirait en mars 2001). Pourtant, le géant du logiciel ne peut, en observateur avisé, que constater la formidable percée tant de la plate-forme que du langage Java dans les projets de développement actuels. D’ailleurs, d’aucuns voient en .NET une réponse de Bill Gates à la menace que représente le ralliement massif à Java 2 Enterprise Edition (J2EE).

Près du quart des développeurs Java

lors, plutôt que bouder Java, Microsoft a préféré en tirer profit. Quelques jours après la clôture du procès, il vient ainsi d’annoncer un programme de migration de Java vers sa plate-forme .NET. Baptisé Jump (Java User Migration Path) to Microsoft .NET, celui-ci commencera par honorer les programmes Visual J++, dont les appels de classes – Java Foundation Class, par exemple – seront automatiquement modifiés en invocations de classes de la plate-forme .NET Framework. On estime aujourd’hui que le nombre de développeurs VJ++ se situe entre 20 et 25 % du total des programmeurs Java dans le monde. “Java est intéressant en tant que syntaxe”, avoue Marc Gardette, responsable marketing développeurs chez Microsoft France. Aussi Jump fournira-t-il un compilateur permettant, à partir de code fondé sur une syntaxe Java et exempt d’API liées à Java 2, de générer du code MSIL (Microsoft Intermediate Language). Enfin, un fichier source Java pourra être converti en code source C#, le nouveau L3G objet arrivé en même temps que .NET, et que son père entend bien imposer. “Java rejoint aujourd’hui la vingtaine de langages hissés aux couleurs de .NET, parmi lesquels C++, SmallTalk, Cobol ou Perl, indique Marc Gardette. La bonne nouvelle avec Jump, c’est qu’un développeur Java souhaitant programmer sur .NET ne sera plus bloqué.”

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Stéphane Parpinelli