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Microsoft juge la plainte de Sun incompréhensible

Après avoir interdit la distribution de Java dans Windows, Sun change d’avis. La réelle motivation du constructeur serait de contrer .NET.

Microsoft déclare ne pas comprendre la nouvelle plainte déposée par Sun à son encontre. “La question de Java dans Windows a pourtant été résolue lors du dernier procès. Nous avions le choix de distribuer ou non une ancienne version de Java. Avec Windows XP, on a choisi de ne pas le faire. On a ainsi suivi à la lettre le jugement “, déclare Jim Desler, porte-parole de l’éditeur.Une action en justice d’autant plus surprenante que tous les fabricants de PC ont la possibilité de mettre eux-mêmes la machine virtuelle Java, et que les utilisateurs peuvent aussi la télécharger. “Sun a tendance à oublier que Microsoft est le plus grand distributeur de Java depuis 1997 et que cette nouvelle plainte n’est rien d’autre que le reflet de leur échec autour des services Web “, renchérit Jim Desler.

La réponse officielle de l’éditeur devrait survenir avant 30 jours

.NET serait donc le véritable enjeu de cette plainte. Pour Rob Enderle, vice-président au Giga Group : “Sun sait bien que si .NET est un succès, il devra soit devenir un partenaire Microsoft, et Scott McNealy sera obligé de prendre sa retraite ; soit se contenter d’une niche du marché à l’instar d’Apple.”” Cela va se terminer par un contrat de licence entre Sun et Microsoft dans lequel ce dernier devra inclure la version certifiée de la JVM pendant un temps déterminé “, estime Neal Goldman, analyste au Yankee Group.Et le vainqueur dans tout çà ? Pour la Giga Group, ce serait IBM et les autres détenteurs de la licence Java qui continuent de travailler avec Microsoft autour des services Web, au travers le consortium WS-I et qui ne seront pas distraits par une action en justice.Comme souvent, le perdant serait l’utilisateur final (l’entreprise) qui devra revoir ses choix technologiques. ” Développer une application Windows en Java n’a plus vraiment de sens. Si un jour, il y a une incompatibilité entre ces deux technologies [NDLR : changement d’API, mauvaise volonté des deux parties, etc.], le responsable du projet sera coupable de négligence, puisque le risque était trop grand au départ “, ajoute Rob Enderle.En poussant Microsoft dans ses retranchements, Sun arrivera sans doute à ses fins en imposant Java dans Windows. Mais le mal sera fait. Et les développeurs Windows n’auront plus le choix que de revenir chez Microsoft et ses partenaires pour leurs outils de développements.

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Jean-Baptiste Su, dans la Silicon Valley