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Michel Ochowiak (Négresses Vertes) : ‘ On vendra toujours des disques, et tant pis si l’on en vend moins ! ‘

Fervent partisan des réseaux de peer-to-peer comme alternative à une offre musicale noyautée par des radios peu soucieuses de préserver la diversité, le trompettiste des Négresses Vertes est plus favorable au principe d’une rémunération
prélevée sur les supports vierges.

Les
Négresses Vertes, groupe français aux influences hispanisantes, est composé à l’origine de neuf musiciens emmenés par Noël Rota, alias Helno. Les Négresses sortent leur premier album,
Mlah, en 1989, avec le célèbre titre Zobi la mouche. Famille Nombreuse, le deuxième album, sort deux ans plus tard. En janvier 93, Helno meurt. Le groupe, resserré autour de cinq
personnes (Paulo, Mathias, Stéphane et Isa Mellinos et Mich ?” qui répond à nos questions) sort Zig-Zague en 1994, produit par William Orbit. Trabendo, le quatrième album studio, sort en
1999, et Acoustic Clubbing, fin 2001. Dernier album en date, un best of intitulé Le Grand Déballage, sorti à l’été 2002.



Maison de disque : Virgin


Album protégé : aucun


Site Internet :
http://www.negressesvertes.com
01net. : Que pensez-vous des systèmes de peer-to-peer comme KaZaa, qui permettent l’échange de morceaux souvent piratés ?
Michel Ochowiak : Je suis passé par plusieurs phases : au début, j’avais l’impression d’être volé en tant que créateur. Puis je me suis dit que c’était un espace de liberté. Les gens, notamment les enfants, qui
utilisent les réseaux peer-to-peer y apprennent à aimer la musique. Après, ils achèteront des disques. De toute façon, tout ce qui est téléchargé n’aurait pas forcément été acheté. On vendra toujours des disques, et tant pis si l’on en vend
moins !Etes-vous favorable à la protection des CD ?Non, surtout s’il s’agit de systèmes de protection comme celui du dernier album de Massive Attack. On ne peut même pas l’écouter sur un Walkman. Massive Attack a dû s’excuser publiquement pour la protection de son CD ! Il vaut
mieux vendre le CD vierge plus cher. Le principe d’une rémunération prélevée sur les supports vierges n’est pas mal.Une des solutions est-elle de baisser le prix du disque ? Oui. D’environ 12 euros au prix de gros, les maisons de disques doublent presque le prix du disque, alors qu’elles pourraient le faire baisser. On a essayé de faire le disque à 15 euros, notre maison de disques n’a jamais
voulu. La seule chose sur laquelle un artiste peut agir, c’est le prix des concerts.Que pensez-vous des nouveaux services de musique en ligne comme celui d’Apple, aux Etats-Unis ? Le service d’Apple est un outil marketing pour vendre des iPod. Mais le principe d’avoir toutes les majors regroupées sur un même site qui s’occupe de la distribution est très bien. Cependant, il ne faut pas que cela soit trop
cher ; le bon prix, c’est entre 0,5 et 1 euro le morceau.Les morceaux s’y vendent à l’unité, est-ce la mort de l’album ? Non, c’est très bien de vendre des morceaux à l’unité, cela remplacera le 45 tours. L’album n’est pas menacé ; il faut faire évoluer le concept et le commercialiser avec des bonus (des clips, des samples à la disposition de
tous…). Il faut vendre un univers.

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Propos recueillis par Isabelle Dumonteil