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Michel Gentot (Cnil): ” Avec internet, le recours du public à la Cnil a grimpé de 50 % en 3 ans “

A l’occasion de la Conférence internationale qui réunit à Paris, du 24 au 26 septembre, les Commissaires à la protection des données, Michel Gentot, le président de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), revient sur les principaux dossiers d’actualité relatifs à la confidentialité sur le réseau.



Le Nouvel Hebdo :
Avez-vous le sentiment que la société de l’information est désormais pour le gouvernement une question de deuxième ordre ?
Michel Gentot : La question aurait peut-être pu être posée il y a quelques mois. Mais le mois de juillet a été décisif puisque le conseil des ministres a adopté deux projets de loi importants : celui sur la société de l’information (LSI) et celui qui transpose la directive européenne de 1995 sur la protection des données personnelles.Qu’attendez-vous de cette réunion avec vos homologues étrangers, dont le thème principal est ” Vie privée, droit de l’homme ” ? Il est toujours intéressant de confronter les expériences, même si nous échangeons déjà des informations tout au long de l’année. Mais nous voulons associer les représentants de grands groupes industriels, des magistrats, des syndicats… L’évolution croissante d’internet va générer une augmentation massive du nombre de fichiers étudiés par la Cnil. Avez-vous les moyens matériels de faire face à cette situation ? La Cnil comptait 61 agents au 1er janvier dernier. Bercy nous a accordé ?” et c’est une grande première ?” 12 postes supplémentaires pour cette année. Nous sommes en train de les recruter. Si la prochaine loi de finance est votée en l’état, nous en aurons 4 de plus en 2002.Quel régime préconisez-vous en matière de conservation des données par les prestataires internet ? Nous sommes favorables à une durée de trois mois. Au-delà, un an ou plus, cela risquerait de donner l’impression au citoyen qu’il est sous surveillance sans, d’ailleurs, que les données conservées aussi longtemps puissent être vraiment exploitables. Il faut arbitrer entre les impératifs d’ordre public et le respect de la vie privée.Vous allez conclure dans quelques semaines un rapport consacré à la cybersurveillance des salariés. Où en êtes-vous ? Certains chefs d’entreprise considèrent que tout ce qui se déroule dans leurs locaux professionnels relève de leur imperium. Or, le code du travail est formel : la signature du contrat de travail n’autorise pas de facto toutes les mesures de surveillance à l’égard des salariés. Il faut que ces derniers en soient informés au préalable. Il doit y avoir un minimum de vie privée sur le lieu de travail.

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Propos recueillis par Nicolas Arpagian