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Michel Barral (Adepa) : ” Les PME-PMI viendront lentement à l’e-learning “

Michel Barral, directeur des nouvelles technologies et de la formation à l’Adepa, développe des formations en ligne spécifiques aux métiers de l’industrie, notamment auprès des PME-PMI. Il estime que le marché est encore en phase de test.

01net. : Qu’est-ce que l’Adepa ?Michel Barral : C’est l’Agence pour le développement de la productique appliquée à l’industrie. Nous sommes une association mise sous tutelle du secrétariat à l’Industrie. Notre mission consiste à aider les entreprises à développer leur productivité et la qualité. La formation va donc de pair avec notre activité de conseil aux grandes et petites entreprises des secteurs de l’industrie.Avec quels types d’entreprises travaillez-vous ?Des grands comptes et des PME-PMI, à parts quasiment égales. Nous touchons les secteurs de l’aéronautique, l’agroalimentaire, le BTP, le textile, mais aussi les ministères, les conseils généraux et les collectivités locales. Nous comptons près de 1500 entreprises ou collectivités clientes.Les PME-PMI pratiquent-elles la formation en ligne ?Pas vraiment. Quand on leur parle de formation en ligne, ça leur paraît très novateur. A l’inverse des grands groupes qui ont déjà, pour la plupart, testé ce nouveau mode d’apprentissage, elles en sont encore au stade de la découverte. Comment les aider à tirer parti de cette nouvelle forme d’apprentissage ?On touchera les petites entreprises avec des actions collectives. Pour cette raison, nous avons mis en place un programme de formation spécifique aux métiers de l’industrie, avec des modules d’organisation et d’optimisation de la performance industrielle par exemple.Comment se déroule ce programme ?Cofinancé par le secrétariat d’Etat à l’Industrie et les entreprises participantes, il vise à initier au e-learning des salariés de sociétés de 40 à 1500 personnes. La première formation collective de ce type devrait commencer avec une quinzaine d’industriels en janvier 2002. Notre objectif consiste à créer des communautés apprenantes virtuelles. Nous commencerons par un stage normal, puis nous mettrons virtuellement en liaison les experts, professeurs et stagiaires sur notre plate-forme de formation en ligne.Combien coûte un tel projet ?130 000 euros pour former soixante personnes. Le stage sera composé de quatre modules par entreprise dans le secteur de la mécanique. Personne n’a jamais fait ça.Combien de temps durera ce stage ?Un an ou plus. Nous ne sommes pas pressés. Nous souhaitons mettre en place le contexte idéal pour que les apprenants soient ensuite à l’aise avec la formation en ligne. Ce projet permettra également de vérifier que nos parcours pédagogiques sont adaptés aux industriels.Les formations que vous proposez sont-elles diplômantes ?Notre site d’e-formation, Learn2industry.fr, est opéré par l’université Henri-Poincarré. Tous nos modules correspondent à des cours de trente-deux heures. En conséquence, nos stagiaires pourront valider leur formation avec l’université.Quel regard portez-vous sur le développement du marché du e-learning en France ?Les chiffres qu’on lit dans la presse ou qui sont fournis par les grands cabinets d’études américains ne sont pas valables. J’ai lu trop d’estimations contradictoires. J’ai vu trop de cabinets revenir sur leurs estimations initiales. Je crois qu’il faut garder les pieds sur terre dans ce domaine : le marché va se développer lentement, et la formation en ligne ne dépassera pas la formation traditionnelle. Ces deux modes d’apprentissage sont complémentaires.Quel chiffre d’affaires pensez-vous générer avec la formation en ligne l’an prochain ?Si je regarde dans ma boule de cristal, environ 350 à 400 000 euros. Nous réaliserons cette année entre 1 et 1,22 million d’euros de chiffre d’affaires avec la formation, sur un chiffre d’affaires prévisionnel total de 10 millions d’euros pour l’Adepa.

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Propos recueillis par Mélusine Harlé