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Michael Van Swaaij (eBay) et André Haddad (iBazar) : ” Nous tendons vers un système d’enchères mondial “

Le vice-président d’eBay International et le directeur du marketing du groupe iBazar reviennent sur l’acquisition du français par l’américain. Ils expliquent comment, et pourquoi, Simone va disparaître au profit du sigle multicolore d’eBay.


01net. : Les termes financiers de l’opération restent très imprécis. De quoi dépendra le prix final de l’acquisition d’iBazar ?
Michael Van Swaaij : Nous n’avons signé que ce matin (jeudi 22 février, NDLR). En fait, nous allons procéder par échange d’actions. Le prix final, qui se situera entre 66 et 112 millions de dollars, dépendra du prix de l’action à la clôture de l’opération, qui devrait probablement avoir lieu fin avril. Le rachat d’iBazar marque-t-il l’échec de l’implantation d’eBay en France ?Michael Van Swaaij : Non, pas du tout, cela n’a aucun rapport ! La principale raison pour laquelle nous avons acquis iBazar est notre complémentarité géographique en Europe. Nous sommes implantés au Royaume-Uni et en Allemagne, à la suite de l’acquisition d’Alando en 1999, et iBazar est présent partout ailleurs. Ensemble, nous allons accélérer notre croissance en Europe.Pourquoi vous vendre à eBay et pas à Wanadoo qui, selon les rumeurs, vous accordait une valorisation beaucoup plus flatteuse ?André Haddad : Avant d’arriver au terme d’une discussion, il y a beaucoup de travail. Et nous ne sommes pas allés assez loin avec Wanadoo pour discuter d’un prix. En fait, iBazar était à un tournant, nous recherchions un financement extérieur. Et étant donné le climat actuel, augmenter notre capital ou aller en Bourse n’étaient pas des solutions envisageables. Les investisseurs sont vraiment très frileux en ce moment.Comment expliquez-vous que votre valorisation soit passée de 520 millions d’euros à une somme comprise entre 73 et 124 millions d’euros en à peine un an ?André Haddad : On en pleure encore beaucoup ! (rires) Je ne vais pas rappeler ce qui se passe dans le secteur de la nouvelle économie depuis un an. Mais il est vrai que les indices ont tous baissé, et notre valorisation avec eBay a mieux résisté, car son modèle a fait ses preuves et qu’il est rentable. Mais nous ne sommes pas les seuls. En mars dernier, QXL était valorisé à 4 milliards d’euros, et, aujourd’hui, sa valorisation est de 70 millions d’euros !Le bénéfice net par action d’eBay diminue d’au moins 4 cents avec l’acquisition d’iBazar, et de 2 cents avec celle du site coréen (Internet Auction, acquis pour 120 millions de dollars). Ne craignez-vous pas une sanction de la part des analystes financiers alors même que le Nasdaq atteint son plus bas niveau ?Michael Van Swaaij : Ces chiffres tiennent de la méthode comptable utilisée aux Etats-Unis. Ils font apparaître nos acquisitions beaucoup plus coûteuses qu’elles ne le sont réellement. Mais il ne faut pas se tromper, même si ces acquisitions nous coûtent de l’argent, elles ne peuvent que profiter à nos actionnaires à moyen terme. A nous de bien travailler ensemble.La marque iBazar est-elle vouée à disparaître au profit de celle d’eBay, comme ce qui s’est passé avec Alando en Allemagne ?Michael Van Swaaij : Nous n’avons encore rien défini de très concret, n’oubliez pas que nous avons signé seulement ce matin ! L’idée générale est que nous voulons capitaliser sur la très bonne image d’iBazar en France, en Italie et en Espagne. Mais, à terme, nous voulons bien évidemment asseoir la marque eBay. Le plus probable est que nous intégrerons petit à petit la marque eBay dans le processus d’enchères d’iBazar. Nous allons sensibiliser l’internaute d’iBazar à notre marque.eBay a déjà été en contact avec iBazar en 1999 et avec Aucland par la suite, pourquoi les discussions ne se sont-elles pas concrétisées à cette époque ?Michael Van Swaaij : Nous discutions effectivement ensemble, mais comme avec tout le monde. Le fait est que nous étions déjà bien occupés par ailleurs. A cette époque, nous préparions notre entrée sur le marché européen. En juin, nous avons acquis l’allemand Alando, puis nous avons ouvert notre site anglais en octobre. Nous ne pouvions pas tout faire en même temps. Et finalement, l’affaire s’est conclue un an et demi plus tard !eBay a mis du temps à sortir de ses frontières, pourquoi accélérer votre développement international aujourd’hui ?Michael Van Swaaij : Il y a eu deux étapes. Durant la première, de la création d’eBay US en 1995 jusqu’à 1998, nous nous sommes efforcés de développer, puis de conserver le contrôle de notre marché national, tout en y prospérant le plus vite possible. Nous n’avions vraiment pas le temps de voir ce qui se passait à l’étranger, et notre équipe était encore restreinte. En 1998, nous avons regardé en dehors de nos frontières, mais les sociétés européennes étaient beaucoup trop surévaluées pour être intéressantes. Maintenant, les prix sont accessibles.A quand une base de données d’enchères unique en Europe et dans le monde ?Michael Van Swaaij : Je ne sais pas exactement, mais c’est notre objectif. Notre stratégie se base sur des positions dominantes au niveau local. Mais c’est une incroyable valeur ajoutée que de pouvoir fournir des enchères mutualisées dans le monde entier. Dernièrement, nous avons intégré la base de données d’Alando à celle d’eBay. Cela mettra du temps, mais nous tendons vers un système denchères mondial.

Michael Van Swaaij, eBay

André Haddad, iBazar

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Frantz Grenier