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Michaël Boukobza (Free) : ‘ Notre concept de “box” n’est pas un effet de mode ‘

Le directeur général du FAI fait le point sur son modèle économique. Il continue à vouloir privilégier la croissance interne.

01 Réseaux : Comment expliquez?”vous qu’aucun autre acteur, en France ou en Europe, n’ait adopté votre modèle d’opérateur low cost intégré ?
Michaël Boukobza : Je n’ai pas de réponse, si ce n’est qu’il n’y a effectivement pas de marché où un acteur indépendant d’un grand groupe ait réellement émergé. Pour nous distinguer, il nous fallait nécessairement une capacité d’innovation supérieure à celle du marché. Cela forge un état d’esprit. Surtout avec la contrainte d’être rentable ! Notre concept de ‘ box ‘ ou la possession d’un réseau en propre sont des décisions stratégiques, et non le fruit d’un quelconque effet de mode.

D’où vous vient cette idée de tout faire (conception des produits, R&D, assemblage) par vous-même ?
Cela nous procure une visibilité totale sur l’ensemble de la chaîne, du c?”ur de réseau aux équipements d’extrémité, avec une meilleure maîtrise de la qualité de service. En contrôlant l’ensemble de la chaîne de valeur, on est plus cohérent, moins cher et plus réactif. Contrairement à un industriel classique, nous raisonnons à l’échelle de notre marché, et sommes donc très focalisé. L’autre moteur qui nous anime, c’est l’innovation, comme notre Freeplayer ou la nouvelle Freebox qui verra le jour en 2006.

Vous êtes très discret sur le plan réglementaire. Est?”ce pour ne pas vous ‘ fâcher ‘ avec France Télécom ?
Notre priorité est de faire avancer les choses, sans nécessairement faire de bruit. Nous sommes très pragmatique. Ce qui compte, c’est le service rendu aux consommateurs. Il ne s’agit pas d’être celui qui crie le plus fort, ni de se placer sur le terrain de la bataille médiatique… Regardez le chemin parcouru depuis octobre 2002, où il n’y avait qu’un million de lignes ADSL en France. Quand bien même la part de marché de France Télécom a été divisée par deux, le marché, lui, a été multiplié par dix !

Pensez?”vous pouvoir améliorer la qualité de la voix, qui laisse souvent à désirer, à travers la Freebox ?
Nous ne sommes pas les plus mauvais puisque nous sommes numéro un pour la qualité de service selon l’indicateur de 01net. ! Pour le reste, cela dépend aussi de la qualité de la ligne de l’abonné, et c’est pareil pour tous les fournisseurs d’accès.

Comment voyez?”vous évoluer les positions des principaux acteurs de l’ADSL tricolore ?
Deux marques [Tiscali et Cegetel, NDLR] sont déjà sorties du marché cette année. Quant à la consolidation, c’est une question qu’il faut poser aux actionnaires des différents FAI. Nous ne nous interdisons rien, mais privilégions clairement la croissance interne. Au troisième trimestre 2005, nous avons recruté, en net, davantage que tous les autres alternatifs réunis ! Nous raisonnons en valeur absolue, et nous considérons que nous sommes à mi-parcours d’un marché qui devrait atteindre une douzaine de millions d’abonnés fin 2008 [avec un objectif de 3 millions d’abonnés pour Free, NDLR].

Que pensez?”vous de l’engouement en faveur des MVNO ? Votre licence Wimax nationale représente?”t?”elle un levier pour vous positionner autour de l’Internet mobile ?
Le cellulaire n’est pas notre métier ! Quant au Wimax, nous nous intéressons beaucoup aux possibilités offertes en matière de nomadisme, quoique la technologie ne soit pas encore mature.

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Henri Bessières