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Mettre en place une formation par intranet est un travail délicat

Les intranets de formation se multiplient chez les grands comptes. Si le déploiement technique n’est pas un problème en soi, ce type de projet implique une importante réflexion stratégique.

Dès leur avènement, les nouvelles technologies Internet ont été annoncées comme apportant une solution efficace aux besoins spécifiques de formation des entreprises. Pourtant, d’après Arthur Andersen, seulement 9 % des entreprises françaises utilisent aujourd’hui Internet pour former leur personnel et 11 % un intranet. Mettre en place un intranet spécialisé intéresse essentiellement les grands comptes, qui cherchent à gérer plus facilement les formations de plusieurs centaines ou milliers de salariés, et bien sûr à réduire leurs coûts. “Imaginez l’économie réalisée rien que sur les frais de déplacement et d’hébergement du personnel qui devait se rendre à notre centre de formation…”, témoigne Philippe Le Coz, chargé de la formation au Crédit Mutuel de Bretagne (CMB). Le groupe bancaire a consacré 1,5 million de francs au développement technique de son projet Formation continue à distance, dont les premières réflexions remontent à 1997. “Dans trois ans, l’investissement sera amorti”, se félicite Philippe Le Coz. Il en oublierait presque les longs mois de conception du projet et la complexité des choix techniques ou organisationnels qu’il a dû faire, avant d’aboutir à un intranet de formation quasi exemplaire.

Choisir le bon modèle de prestations

“Beaucoup de contraintes techniques peuvent être évitées si l’équipe informatique est étroitement impliquée dans le projet. Il faut également choisir le bon modèle de plate-forme dès le départ”, conseille Olga Le Vigouroux, responsable de la formation à distance des intérimaires chez Manpower France. Tandis que certaines entreprises optent pour un prestataire d'”e-learning” unique, qui assure aussi bien le développement technique du site intranet que la fourniture du contenu des formations, d’autres comme Manpower ou le CMB privilégient des solutions mixtes. “Ainsi, nous ne sommes pas ” coincés ” par une plate-forme trop spécifique”, précise Olga Le Vigouroux. Au CMB, seule une partie du contenu provient de sociétés tierces. Des ressources plus spécifiques sont réalisées en interne et la plate-forme technique, qui repose sur un serveur Domino/Notes, est également gérée par le CMB. Mais quel que soit le modèle adopté, mieux vaut ne pas déléguer l’administration et le suivi du système. “Notre outil d’administration nous permet d’enregistrer les nouveaux utilisateurs de l’intranet, mais aussi d’avoir une remontée d’informations pour pouvoir, par exemple, relancer un apprenant qui oublie de suivre ses cours”, explique-t-on chez Manpower.
Composante indispensable de ce type d’intranet, la mise à jour des programmes de formation ne doit pas être négligée. Si le contenu est fourni par un prestataire, elle s’effectue généralement par l’envoi de CD-ROM plutôt que par transmission réseau : l’entreprise peut ainsi intégrer les informations et les adapter à sa convenance. À chaque mise à jour, le CMB télécharge les nouvelles séquences pédagogiques sur le poste dédié de chaque agence, et expédie par voie postale le CD-ROM correspondant. “C’est pour ” appâter ” les utilisateurs avec de nouveaux sujets, même s’ils ne font pas partie de leur parcours de formation. L’intranet n’échappe pas à la règle : le but est toujours de donner envie d’apprendre ! “, explique le formateur du CMB. Quoi qu’il en soit, il semble difficile d’écarter totalement les formules de formation dites ” classiques “, qui perdurent chez tous les grands comptes dotés d’un intranet spécialisé.

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JULIE DE MESLON