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Messagerie hébergée : la confiance s’installe

Parfaitement adaptée aux PME et aux TPE, la messagerie en mode FAH apporte un certain confort technologique à ses utilisateurs. Les garanties de sécurité et de performances semblent également les satisfaire.

Contrairement à d’autres services en mode FAH (fourniture d’applications hébergées), ceux concernant les applications de messagerie sont très clairement plébiscités par les TPE et les PME, a fortiori lorsqu’elles sont multisites ou comptent de nombreux collaborateurs nomades.La plupart du temps, ces sociétés utilisatrices ne disposent même pas d’un collaborateur officiellement affecté à la maintenance des équipements informatiques. “Nous sommes conseil en stratégie et non en technologies… Et nous n’avons pas de département technique pour nous soutenir. La solution retenue nous permet d’avoir une messagerie de grand compte tout en étant très petits”, confirme Sven Awege, fondateur de E-Co Consulting, qui utilise depuis fin 2000 le service de messagerie et de travail collaboratif Microsoft Exchange 2000 fourni par Netstore.

Des coûts lissés

Outre l’aspect technologique, l’attrait pour ce type de solution est très souvent d’ordre financier, avec un bénéfice immédiat sur la trésorerie, talon d’Achille des petites entreprises. “Avec cette solution, nous payons au cas par cas les outils informatiques que nous souhaitons utiliser sans avoir à débourser le prix d’une infrastructure complète”, confirme Pierre-Emmanuel Jouy, directeur général d’Impresario.Cette société de services spécialisée dans la mise en relation des entreprises et des étudiants, située en Moselle, utilise depuis un an et demi environ la solution de messagerie FAH de Virtual Computer (Microsoft Exchange).“En revanche, si l’on compare l’achat et la location sur le moyen terme, en tenant compte uniquement du prix des licences logicielles, le coût est équivalent. Reste les économies liées à l’absence de ressources humaines nécessaires pour l’administration et la maintenance “, ajoute cependant Pierre-Emmanuel Jouy.Une des rares implications du choix de la messagerie en FAH pour l’entreprise utilisatrice est la mise à niveau de la connexion Internet. Le minimum étant une liaison permanente à haut débit, forfaitaire, pour éviter des factures télécoms astronomiques, en moyenne 250 kbit/s par tranche de 25 utilisateurs. Cette moyenne se module bien entendu en fonction de l’activité de l’entreprise et du type de documents échangés (fichiers graphiques, multimédias, etc.).“Notre agence compte cinq permanents et jusqu’à huit intervenants. Nous nous connectons par le biais d’un accès ADSL Netissimo 1 [500 kbit/s en émission et 128 kbit/s en réception, Ndlr] et cela semble amplement suffisant. Nous n’avons jamais de problème de rapidité”, confirme Patrick Dupin, directeur administratif et financier de Servitours, agence de voyage spécialisée dans le tourisme d’affaires, qui utilise l’offre Microsoft Exchange du FAH Mi8.Viennent ensuite les délicats problèmes de sécurité et de disponibilité des données. Les garanties proposées par les différents fournisseurs sont étudiées avec soin, en amont, par les entreprises. De même, l’étude de la plate-forme technique du fournisseur est indispensable. Il doit mettre en ?”uvre une architecture spécialement adaptée afin de garantir les performances et la sécurité promises.Par exemple, une architecture trois tiers : serveurs de données, serveurs d’applications en cluster et serveurs d’accès distant intégrant une bonne sécurité d’accès (login et mot de passe, adressage IP unique des postes de travail et identification de l’appelant par serveur Radius, par exemple).

Des locaux bien protégés

L’ensemble est relié à Internet par des liens haut débit redondants. La redondance doit d’ailleurs s’appliquer à chaque élément de l’architecture logique (coupe-feu, commutateur, mais aussi FAI). Autre aspect de la sécurité : la protection physique des serveurs et des locaux. Ainsi, Pierre-Emmanuel Jouy, d’Impresario, souhaite, entre autres, que les données de son entreprise soient à l’abri dans un véritable bunker : service de gardiennage 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, accès par badge, système de surveillance et d’enregistrement par caméras infrarouges, capteurs, équipement de secours électrique.Quant à la qualité du service fourni, on peut regretter l’absence d’outils permettant aux utilisateurs de la mesurer. En cas de défaillance, c’est d’ailleurs presque toujours l’opérateur télécoms qui est spontanément mis en cause et très rarement le FAH. Les utilisateurs de la société Impresario font parfois les frais de très nets ralentissements.“Nous nous connectons à l’aide d’un navigateur au bureau virtuel Windows. C’est quasiment du temps réel, mais il arrive parfois que la bande passante soit surchargée. Du ce fait, il y a une latence de 10 secondes entre la frappe des caractères et leur affichage à l’écran…”, illustre Pierre-Emmanuel Jouy.Concernant les coupures nettes de la ligne dues à l’opérateur télécoms, plus facilement décelables, elles sont prises avec un certain fatalisme : “Il nous arrive d’avoir des problèmes de connexion. Et il est clair que nous ne sommes pas prioritaires auprès de notre fournisseur d’accès [Noos, Ndlr]. Cela arrive environ une fois par mois, tout est bloqué et nous devons nous brancher sur les lignes téléphoniques qui deviennent alors indisponibles”, regrette ainsi Sven Awege de E-Co Consulting.Pourtant, les garanties de disponibilité et de sécurité ne semblent pas faire figure d’absolue priorité pour toutes les entreprises. La raison : le bond technologique promis par le service. “Nous n’avons pas encore eu de problèmes, mais ce qu’on nous garantit va, de toute façon, bien au-delà de ce que nous avions auparavant avec nos comptes personnels gratuits…”, illustre ainsi parfaitement Brice Daumin, consultant pour le cabinet de conseil en management, organisation et stratégie Vertone, autre client de Mi8.

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Stéphane Gautier