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Merde in France

Après être passé à deux doigts de la fermeture, Kalisto reprend du poil de la bête grâce à des fonds américains. Ironique, n’est-il pas ?

Ironique, en effet. La société bordelaise est, paraît-il, le meilleur représentant à l’étranger de la “french touch”. Cette french touch dont la France ne cesse de s’enorgueillir (il suffit d’allumer sa télévision ou d’ouvrir son journal pour voir à quel point elle est importante) et qui, horreur !, a failli s’éteindre avec la disparition annoncée de Kalisto.Et qui vient sauver Kalisto ? Des capitaux français ? Même pas, ce sont des Américains. Moi, je trouve ça plutôt ironique, pas vous ?Remarquez, en un sens, ça ne m’étonne pas. Car, finalement, qu’a-t-elle de si remarquable au juste la french touch ? Et en quoi Kalisto est-elle emblématique ?Ubi Soft et Infogrames, qui figurent au top de la hiérarchie économique mondiale, sont aussi méritants, non ?Ah mais, cher monsieur, ce ne sont que des éditeurs, de vulgaires grossistes. Leur métier, c’est d’acheter des produits finis, de les mettre en boîte, puis en rayons (même si, je vous l’accorde, ces deux sociétés développent aussi leurs propres produits en interne).Mais Kalisto, en revanche, travaille en amont : la société de Nicolas Gaume est un studio de développement.Ah, là, tout de suite, ça sonne mieux. Car dans ” studio de développement “, il y a ” studio “, et ça, ça donne un air résolument artistique à la chose. On ne parle plus gros sous, mais talent.Et par son talent, Kalisto a contribué au rayonnement de la culture française à travers le monde. Kalisto fait preuve d’une créativité certaine, cette créativité bien de chez nous, celle qui fait que l’on reconnaît du premier coup d’?”il un jeu ” made in France “.La fameuse french touch, donc, celle qui se définit en deux mots : beau et chiant.Notez que j’aurais pu dire ” beau mais chiant “, mais je préfère le ” et “, qui insiste bien sur le fait que les deux aspects sont indissociables l’un de l’autre.PS : Autre sujet, autre lieu… Le 27 juin sortira Tomb Raider, le film, dont j’ai déjà eu l’occasion de parler dans une chronique, inquiet que j’étais après avoir vu les premières bandes-annonces diffusées sur le Net. Aujourd’hui, ayant vu le film, me voici contraint et forcé de retirer ce que j’avais dit alors… Car s’il y a une chose que l’on doit reconnaître à ce film, c’est qu’il a su rester extrêmement fidèle à l’esprit du jeu, des personnages aux décors.Mea culpa, donc.Je laisse en revanche aux critiques de cinéma le soin de juger de la qualité du scénario, du jeu des acteurs et de la réalisation. Tout ce que je peux dire, c’est que la plupart des journalistes invités à l’avant-première en sont ressortis en ricanant. Bizarre, pour un film qui n’est pas une comédie…Prochaine chronique le mardi 3 juillet

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Stephan Schreiber