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Médecine : les coulisses techno d’une première mondiale

Mardi 5 décembre à l’hôpital Avicenne de Bobigny, se tenait la première opération chirurgicale durant laquelle le chirurgien était équipé d’un dispositif de réalité mixte. Voici le dispositif technologique qui a permis le succès de cette opération.

16 heures, on éteint la lumière en salle de presse. Le grand écran s’allume : le Docteur Thomas Grégory apparaît dans sa blouse bleue, masque sur la bouche et gants en latex. Mais c’est bien son Hololens vissé sur sa tête que l’on remarque le plus. Le spécialiste de la chirurgie de la main et du membre supérieur s’apprête à donner du bistouri… en réalité augmentée.

L’opération démarre. Au-dessus du champ opératoire, se superposent une série d’images médicales. En particulier la modélisation 3D de l’épaule de sa patiente. Par commande vocale ou gestuelle, le chirurgien retourne cette partie de squelette dans tous les sens, s’approche, recule, entre dans l’os, et calcule ainsi le meilleur angle pour installer la prothèse.

Un petit pincement de doigts et un clic : il déclenche la visualisation d’un petit tutoriel animé et en 3D, qui l’aide à réaliser son plus beau geste, dans les règles de l’art chirurgical.

Naissance du chirurgien « augmenté » ?

Cette opération en réalité augmentée repose avant tout sur le casque de réalité mixte de Microsoft, qui fait pour la première fois une incursion au bloc opératoire. Cet ordinateur wearable, léger sur la tête (579 g), est dépourvu de câbles, ce qui le rend particulièrement adapté à la salle d’opération.

Il est relié à la plate-forme Holoportal, développée pour l’occasion par les sociétés TeraRecon et Vizua. Sa fonction est de centraliser les images médicales en 2D de l’anatomie du patient et de les visualiser en 3D. Enfin, les informations sont streamées de façon à ce qu’il n’y ait pas de latence pour le chirurgien.

16h30, fin de la pose de la prothèse. L’opération est un succès. On imagine déjà toutes les valorisations possibles d’un tel dispositif en terme de pédagogie, de partage de connaissances et de relation médecin-patient.  

Les équipes en charge de ce dispositif annoncent qu’elles vont de leur côté travailler sur l’amélioration de l’expérience pour le chirurgien : fluidité, visualisation des images médicales (possibilité de voir le squelette dans d’autres couleurs que le blanc pour ne pas qu’il se confondent avec les éléments réels du bloc) etc… Aucune suite à cette expérimentation n’a été pour le moment annoncée, mais il est évident qu’il va falloir s’y habituer : dans un futur pas si lointain, les chirurgiens porteront peut-être tous des casques de réalité augmentée !

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Noémie LEFEBVRE-MAÂREK