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Maurice Lévy (président du directoire de Publicis) : ” J’ai confiance dans un scénario de reprise économique en V. “

Publicis ouvre un portail internet et une place de marché pour les métiers de l’édition baptisée buymundo.com. Malgré la crise, le groupe prévoit une croissance de 3,5 à 5 % en 2001.

Vous revenez juste des États-Unis. Quel scénario de reprise anticipez-vous ? Cette crise a engendré une prise de conscience qui peut conduire à une meilleure gestion politique de ces problèmes. On peut aller vers plus d’Europe et de gouvernance. Je crois, et c’est pourquoi j’ai confiance en un scénario de reprise en V, que la vie est plus forte que la peur.Votre constat paraît plus optimiste que les prévisions de croissance du marché publicitaire…En matière de prévision, on semble avoir perdu la capacité à voir avec un peu d’avance. Au mois de novembre de l’an dernier, Zenith prévoyait des hausses importantes partout. Ensuite, les prévisions ont été modifiées mois après mois jusqu’à atteindre -2,6 % en août au niveau mondial. Le secteur a été entraîné par la chute des dot-com et du secteur des télécommunications. Il y a encore des annonceurs pour hésiter à investir en temps de crise…Il y a une réactivité plus grande de la part des annonceurs. Certains sacrifient la part de marché au profit de la dernière ligne du bilan. Je pense qu’ils ont tort. Parce qu’on ne rattrape jamais des parts de marché perdues et qu’il faut surinvestir pour espérer rattraper son retard. Estimez-vous, comme certains grands patrons français, que la Bourse prend une part trop importante dans la stratégie des entreprises ? De quoi se préoccupe-t-on ? De critères excessifs qui sont donnés aux entreprises pour gérer leurs ressources et livrer leurs résultats. Il est vrai que la Bourse sanctionne et parfois brutalement. Mais c’est marginal. La plupart des grands investisseurs mondiaux sont responsables. Il importe que les entreprises mènent leur politique à partir de trois critères essentiels. Si l’on ne tient compte que d’un seul, on va dans le mur. La consolidation a-t-elle atteint ses limites dans la publicité ? Au contraire, elle est devant nous. Les périodes de crise sont toujours favorables à la consolidation. Il y a des sociétés qui se fragilisent et qui deviennent vulnérables. Nous, nous avons eu une stratégie de masse critique et nous l’avons aujourd’hui. Ceci étant, nous confirmons ce que nous avons dit en juin, nous allons poursuivre des acquisitions très ciblées.Vous regardez le Japon ? Nous avons l’intention de nous renforcer au Japon, je le confirme. Mais le problème sur l’archipel tient au fait qu’on sait quand une négociation commence, mais pas quand elle se termine. Nous avons entamé des discussions depuis quelques mois avec plusieurs cibles possibles. Jusque-là vous avez investi prudemment dans le net. Est-ce par défiance vis-à-vis de l’économie en réseau ? Internet et les réseaux vont devenir essentiels à la vie des entreprises. Ce n’est pas un élément anecdotique. Je viens d’ailleurs de donner mon feu vert au portail de Publicis, qui a une vocation de communication interne et externe. Par ailleurs, je vous annonce la création d’une place de cotation pour tous les métiers de l’édition. Il s’agit d’une place de marché qui va mettre en relation des clients et des fournisseurs pour acheter du papier, de l’affiche, etc.

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Propos recueillis par Thierry Del Jésus et Philippe Bonnet