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Matthew Perry (Transmeta)  : ” Nous gardons une longueur d’avance sur les puces d’Intel “

Licenciements, restructuration, ouverture d’un bureau européen à Dublin… Transmeta a profité de l’été pour se remettre en ordre de marche. Le PDG de la société, Matthew Perry, explique comment il compte affronter la concurrence et se développer sur de nouveaux marchés.

01net : Avec Banias, Intel sort sa première puce conçue pour répondre aux exigences de faible consommation électrique des portables ultra légers. Craigniez-vous cette nouvelle concurrence sur votre terrain de prédilection ?Matthew Perry : Intel a fait un excellent travail avec Banias, mais cela reste un Pentium. Je ne crois pas que l’on puisse partir d’un processeur conçu, au départ, pour fournir de la puissance de calcul et en faire un champion de la basse consommation. Avec Crusoe, notre approche est radicalement différente.Pour Craig Barrett, le PDG d’Intel, l’avenir des processeurs passe par la réunion sur une même puce des fonctions de calcul et de communication sans fil. Qu’en pensez-vous ?Aujourd’hui, cela n’a pas de sens. C’est beaucoup trop tôt. Il faut attendre l’émergence d’un standard de communication sans fil. Sinon, votre puce risque d’être dépassé avant l’heure. Il y a aussi un problème de coût. Les fabricants préfèrent encore proposer le sans fil en option et baisser le prix de leurs machines d’entrée de gamme.Votre puce Crusoe est-elle confinée au marché des portables ultra légers ?Non. Nous avons un contrat avec Nec pour des PC de bureau compacts et silencieux et avec plusieurs fabricants de Tablet PC. Nous allons partout où la consommation d’énergie, la faible dissipation de chaleur et le prix des puces passent avant la puissance de calcul. Plus la taille des ordinateurs diminue, plus cela met en valeur les atouts de nos processeurs.Cela reste des marchés de niche…Oui, c’est vrai. Mais leur potentiel de croissance est important, contrairement au marché des PC de bureau. Nous sommes une petite société. Nous pouvons nous contenter de petits marchés sur lesquels nous sommes leaders.Vous avez également annoncé votre arrivée sur le marché des puces embarquées (cartes compactes, Web Pad, terminaux internet, Web TV…). Quels sont vos atouts par rapport aux puces ARM et Mips, réputées pour leur faible consommation électrique ? Nous avons l’avantage d’être compatible x86 [le langage des processeurs d’Intel et du monde PC, NDLR]. C’est essentiel pour coller à l’évolution des navigateurs Internet et des plug-in multimédias. Les autres processeurs Risc ont toujours un temps de retard dans ce domaine. Nous avons aussi plus de puissance de calcul, tout en conservant une faible consommation électrique. Le processeur Geode, qui est notre principal concurrent dans le monde x86, plafonne à 366 MHz. Notre Crusoe TM5800 montera à 1 GHz avant la fin de l’année.Un mot sur votre prochaine génération de puce.La série TM8000 entrera en production au troisième trimestre 2003. Nous dévoilerons ses caractéristiques d’ici à la fin de l’année. Mais je peux vous dire que nous allons faire un saut de géant sur le terrain des performances, tout en réduisant la consommation d’énergie. Nous allons doubler le nombre d’instructions traitées par cycle d’horloge et augmenter la fréquence de fonctionnement.

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Propos recueillis par Stéphane Long