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Mat Firehair (Washington Dead Cats) : ‘ Traquer les adeptes du P2P évoque une restriction des libertés individuelles ‘

Le groupe estime qu’au lieu de vouloir combattre les réseaux peer-to-peer les maisons de disques devraient baisser le prix des disques et les rendre plus attrayants pour les consommateurs.

Issu de la scène alternative des années 80, le groupe démarre officiellement en 1984. Il délivre un cocktail de rock et de punk musclé, agrémenté de looks de zombies. Le dernier album en date, Live at the
Odeon,
reprend les trois albums précédents. Les Chats ne sont pas morts et annoncent un nouvel album pour fin septembre qui devrait être suivi par une tournée européenne, de novembre à décembre.


Maison de disque : Last Call

Disque protégés : aucun01net. : Certains de vos CD sont-ils protégés contre la copie ? Mat Firehair : Aucun de nos CD n’est actuellement protégé et nous ne souhaitons pas nous y résoudre, dans un premier temps. Toutes les tentatives récentes en ce sens ont prouvé que la technique n’était pas encore au
point, puisqu’il est souvent impossible de lire les CD sur les ordinateurs ou les autoradios. Il est même incroyable que des multinationales puissent mettre en place un dispositif de protection sur les CD d’artistes importants alors
qu’il n’est pas au point. Dans certains cas, cela peut même perturber les ventes de disques et donc la carrière de l’artiste.Etes-vous favorable à la mise en place de dispositifs anticopie sur les CD audio ? Dans l’absolu, pourquoi pas. Mais il faudrait trouver un système protégeant et limitant la copie, mais pas un système interdisant totalement la copie. Cela serait contraire aux droits de chacun à la copie privée.La qualité audio des CD lus sur ordinateur est dégradée par les dispositifs anticopie. Pensez-vous que cela nuise à votre ?”uvre ? Evidemment. Comment voulez-vous qu’un artiste, ou un groupe, qui passe parfois deux mois en studio pour enregistrer et mixer un album, accepte que le fruit de son travail soit dégradé ? Le disque est la fixation de la
musique d’un artiste à un moment précis et celui ci s’efforce toujours de faire le mieux possible à ce moment-là. La moindre altération affecte forcément les artistes.Quel est votre sentiment à l’égard des réseaux peer-to-peer ? Actuellement, ces réseaux sont incontournables et les multinationales ne pourront pas les arrêter. Aucune loi n’y est parvenue pour le moment. La traque des internautes ayant téléchargé des titres fait plutôt penser à une
restriction des libertés individuelles et à un film de science fiction du type ‘ Big Brother is watching you ‘. Les maisons de disques devraient apprendre à vivre avec ces réseaus et trouver moyen d’en tirer profit en s’en
servant pour faire de la promo. Par ailleurs, la tentative de Madonna pour lutter contre le peer-to-peer s’est retournée contre elle : son site a fini par être piraté !Pensez-vous que le peer-to-peer fait du tort à l’industrie du disque ? Le peer-to-peer n’est pas le seul problème. Le vrai problème est sans doute que les maisons de disques n’ont pas su rendre les disques plus attrayants pour les consommateurs. Les CD restent chers. Il faudrait peut-être
commencer par baisser leur prix. Il y a des exemples qui prouvent que ça marche : le succès du groupe The Kill, dont le disque était vendu aux alentours de 10 euros, et celui des disques en mid price.Qu’est-ce qui vous inquiète le plus : le peer-to-peer ou les graveurs de CD ? Les graveurs de CD ne m’inquiètent pas plus que les magnétos à cassettes d’y il a dix ans, même si la qualité de reproduction sur CD est parfaite. C’est pour cela qu’il faut introduire des bonus sur les disques avec des
sessions CD-ROM [NDLR : contenant des vidéos, des photos, les paroles de chansons, etc.]. Si le disque n’est pas trop cher, si l’esthétique et le contenu sont bons, les vrais fans finiront par acheter le CD et
ne se contenteront plus de la pâle copie qu’il a pu faire.Etes-vous favorable au maintien de la copie privée ? Oui. Si le nombre de copies est limité et raisonnable.Que pensez-vous de la proposition de Pascal Nègre, le PDG d’Universal Music France : une seule copie autorisée, avec qualité du son dégradée ? Pascal Nègre n’a jamais dû être adolescent, et a sans doute toujours eu beaucoup d’argent de poche.

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Propos recueillis par Stéphane long