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Mark Zuckerberg organise un hackathon pour des sans-papiers

Aux cotés d’autres grands noms de la Silicon Valley, le jeune patron de Facebook milite pour une vaste réforme du système américain d’immigration.

Mark Zuckerberg multiplie les initiatives pour promouvoir la réforme du système américain d’immigration. La dernière en date: un hackathon pour des codeurs résidant aux Etats-Unis de manière illégale. Vingt jeunes immigrants ont participé à cet événement organisé la semaine passée à San Francisco dans les locaux de LinkedIn. Aux côtés du jeune patron de Facebook, Reid Hoffman et Drew Houston, co-fondateurs respectifs de LinkedIn et de Dropbox, étaient également présents.

Ce projet est soutenu par Fwd.us, un groupe de pression créé en avril par Mark Zuckerberg dans le but de militer pour un relèvement du nombre de visas de travail accordé aux ingénieurs étrangers voulant rejoindre des sociétés high-tech américaines. Cette initiative est soutenue par de nombreuses personnalités comme Bill Gates, Eric Schmidt, président de Google, Marissa Mayer, patronne de Yahoo, ou encore Steve Ballmer, PDG sur le départ de Microsoft.

Les immigrants ont joué un rôle important

“Nous espérons que l’élan suscité par notre hackathon pourra aider à faire avancer la réforme”, explique Joe Green, le président de Fwd.us. Car pour l’instant, le processus est au point mort malgré la visite, à la mi-septembre, de Mark Zuckerberg à Washington afin de rencontrer les principaux responsables politiques américains. Mais les Démocrates et les Républicains, qui se partagent le pouvoir législatif, sont encore bien loin de trouver un compromis sur une réforme, également souhaitée par Barack Obama.

Pour la Silicon Valley, l’urgence est pourtant de mise. “Chaque année, des dizaines de milliers d’ingénieurs, de scientifiques et de chercheurs sont contraints de quitter la Silicon Valley”, regrette Vivek Wadhwa, professeur à l’université Stanford. Or, “les immigrants ont joué un rôle important pour faire de la Silicon Valley le centre incontesté de l’innovation technologique dans le monde”, poursuit-il. Entre 1995 et 2005, 52% des start-up créées dans la région comptaient un étranger parmi leurs fondateurs. Parmi eux, Sergey Brin (Google), Jerry Yang (Yahoo) ou encore Steve Chen (YouTube). Depuis 2005, cette proportion est retombée à 44%.

20.000 sésames réservés aux étudiants américains

Début avril, à peine cinq jours ont été nécessaires pour atteindre le plafond de 65.000 visas H1B, destinés aux travailleurs hautement qualifiés pour une période maximale de six ans. Les 20.000 sésames réservés aux étudiants diplômés des grandes universités américaines sont également pris d’assaut. Et, pour obtenir une Green Card, la convoitée carte verte de résident permanent, dont le nombre est limité par nationalité, l’attente peut atteindre dix ans pour les postulants indiens ou chinois, les plus nombreux.

Or, les entreprises de la région ont un important besoin de main d’oeuvre alors que les universités ne forment pas assez d’ingénieurs pour répondre à la demande. Mais une demande de visa pour un salarié est une procédure coûteuse et longue, surtout pour les start-up, sans aucune garantie de réussite. Même les géants du secteur rencontrent des difficultés. “Ils disposent de milliers de postes pour lesquels ils ne trouvent pas de candidats”, assure Emily Lam, du Silicon Valley Leadership Group. Et cette pénurie pourrait encore s’aggraver, préviennent les partisans d’une réforme.

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Jérôme Marin (correspondant 01net à San Francisco)