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Marie-Christine Levet : ‘ Aujourd’hui, il y a un manque de projets nouveaux sur Internet ‘

HEC, MBA de l’Insead, débuts de carrière chez Andersen Consulting, Disneyland Paris, Pepsico France… En 1997, Marie-Christine Levet fait soudain faux bond à cet itinéraire balisé…

HEC, MBA de l’Insead, débuts de carrière chez Andersen Consulting, Disneyland Paris, Pepsico France… En 1997, Marie-Christine Levet fait soudain faux bond à cet itinéraire balisé pour se lancer dans quelque chose de complètement
nouveau : Internet.


Chez Lycos, d’abord, dont elle développe la version française du portail. Chez Club Internet ensuite, dont elle devient PDG fin 2001. Au printemps 2004, elle découvre le terrain politique en bataillant publiquement, au nom de l’AFA
(l’Association des fournisseurs d’accès et de services Internet) qu’elle préside, contre la loi pour la confiance dans l’économie numérique. Où elle s’aperçoit que, même en 2004, Internet n’est pas chose évidente pour tout le monde…01net. : Il y a cinq ans, où étiez-vous dans le paysage Internet ?


Marie-Christine Levet : J’étais encore chez Lycos et c’était l’explosion de la bulle Internet. On avait racheté Caramail et Spray, puis Multimania. Finalement, j’ai connu Internet quand personne n’y croyait, vécu le plus
fort de la bulle, l’effondrement, et la croissance à nouveau. J’en ai connu les hauts et les bas.Parmi les développements actuels d’Internet, y a-t-il des choses que vous aviez pressenties dès le début ?


Je n’avais pas d’idées précises de ce que cela allait donner. Moi, je suis arrivée sur Internet pour Internet en soi. Le peu que je voyais, je trouvais cela exceptionnel, un outil formidable, même s’il était lent. D’ailleurs, tout ce qui
n’a pas marché, comme la Web TV, c’était parce qu’il n’y avait pas de débit.En dehors de la direction d’un FAI, dans quoi auriez-vous aimé vous lancer sur Internet ?


Je n’ai pas beaucoup de regrets. Mais la seule autre chose que j’aurais aimé faire, c’est lancer Meetic. C’est tellement fait pour Internet ! Ce qui m’a surprise, même, c’est que les gens acceptent de payer. Sinon, c’est typiquement
lié à Internet, à sa dimension ‘ virale ‘. Et puis la finalité est sympa, faire se rencontrer les gens…Quels défauts pointeriez-vous dans la manière dont se développe le secteur ?


Un manque de contenus. J’ai ce regret que toutes les offres sont arrivées au mauvais moment, quand il n’y avait que du bas-débit, et que toutes ces bonnes idées ont disparu. Aujourd’hui, c’est l’effet inverse : il y a un manque
d’initiatives, pas beaucoup de nouveaux projets.Quelle est selon vous la dernière nouveauté apparue sur le Net ?


La dernière vraie innovation, ce serait la convergence. Qu’Internet puisse faire passer la télévision, le téléphone… Cela remet profondément en cause des modèles économiques traditionnels. Pour les FAI, c’est une nécessité.
Maintenant que les internautes savent que c’est possible, on ne pourra pas revenir en arrière.En tant que présidente de l’Association des FAI, vous êtes montée au créneau pour combattre certaines dispositions de la loi pour la confiance dans l’économie numérique, dans ses premières versions. Qu’avez-vous appris de cet
épisode ?



Cela apprend à quel point certains étaient loin de notre secteur, ne connaissaient pas l’outil. Une méconnaissance de la part de la classe politique, mais aussi de la part de l’opinion. C’est une question de personnes, pas forcément une
question d’âge. Et cela étonne dans la mesure où ces personnes mettent en place des lois. Si elles ne faisaient rien derrière, ce ne serait pas grave. Ensuite, il y a la formidable mobilisation des internautes pour la liberté d’expression, qui a
montré la force de la ‘ viralité ‘ d’Internet.

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Propos recueillis par Arnaud Devillard