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Mariage en vue du calcul distribué et des services Web

Sun, IBM et Microsoft préparent chacun dans leur coin l’union du peer to peer et des services Web. Les trois vont bientôt s’affronter sur le terrain des standards.

Battant IBM d’une courte tête ?” l’annonce officielle devait avoir lieu le 19 février à Toronto ?”, Sun s’est offert le 15 février dernier d’être le premier à célébrer le mariage des technologies de services Web et de calcul distribué (grid computing). “Nous avons la première offre disponible “, confirme-t-on chez Sun.Sous le nom de Technical Compute Portal, la nouvelle offre de Sun regroupe la plate-forme de services Web Sun ONE, le portail iPlanet et le moteur de calcul distribué (ou point à point) Sun Grid Engine.Dans l’idée de Sun, comme dans celle d’IBM, les services Web apporteront aux techniques de calcul distribué un fond commun pour la structure et l’échange des données et des instructions applicatives. Ce qui devrait faciliter leur diffusion dans l’entreprise. Le portail iPlanet, lui, fournit les interfaces (SOAP, UDDI) qui permettront à l’ensemble de fonctionner.IBM, de son côté, s’empresse de faire de même. Déjà engagé dans le projet Globus, aux côtés de Microsoft et de Cisco, IBM a indiqué la semaine dernière à ses partenaires et distributeurs, réunis en congrès à San Francisco, qu’il comptait intégrer les technologies de calcul point à point à sa plate-forme de services Web WebSphere.Le troisième acteur, de ce marché naissant, n’est autre que Microsoft. Incontestablement parti après les autres, l’éditeur de Windows a choisi de rejoindre IBM et Cisco, isolant logiquement son concurrent Sun. Bien que relativement modeste, 1 million de dollars, sa contribution au projet devrait, espère l’éditeur, lui assurer la compatibilité de Windows XP avec les logiciels qui devraient naître du projet Globus.

Les trois acteurs se mobilisent pour le marché de plates-formes de services Web point à point

Chez les trois grands acteurs susceptibles de jouer un rôle significatif dans la mise sur le marché de plates-formes de services Web point à point, les forces sont donc mobilisées. Mais la bataille, observent les experts, est encore à venir. Car, pour fonctionner, cette nouvelle architecture aura besoin d’un langage commun. Et si les protocoles associés aux services Web peuvent utilement servir à échanger les données, reste à concevoir un protocole qui pourra gérer le dialogue entre toutes les machines impliquées, et ce, de façon interopérable.La partie, sur ce point, est loin d’être jouée. IBM mise de son côté sur OGSA (Open Grid Storage Architecture). Sa proposition de standard de métadonnées applicatives s’appuie en grande partie sur WSDL (Web Services Description Langage) une proposition de schéma XML que Microsoft et IBM ont soumis ensembles au W3C l’année dernière. Sun, pour sa part, compte sur son architecture JXTA, une méthode d’échange de messages et de métadonnées applicatives conçue à partir de l’environnement Java.La standardisation elle-même ne sera qu’une étape préalable, objecte pour leur part un groupe de chercheurs de l’université du Texas. Il reste en effet à prendre en compte à la fois les problématiques de stockage distribué et de sécurité des échanges. Dans les deux cas, les travaux seraient, selon ces chercheurs, à l’état embryonnaire.

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Paul Philipon-Dollet