Passer au contenu

Marc Raynaud, Directeur associé d’ICM*

1- Le retour des anciens expatriés français dans leur pays est-il une expérience traumatisante ? Sans aucun doute. En rentrant, ils se demandent si leur expérience…

1- Le retour des anciens expatriés français dans leur pays est-il une expérience traumatisante ? Sans aucun doute. En rentrant, ils se demandent si leur expérience va être valorisée dans les entreprises, et s’ils vont être récompensés pour les risques qu’ils ont pris. Ils vivent aussi un vrai choc culturel, car ils ont trop souvent l’impression qu’ils vont réintégrer une culture connue et qu’ils n’auront pas à s’adapter, ce qui est faux ! Souvent, ils ont eux-même changé et il y a un énorme travail de réadaptation à fournir. Ils n’appréhendent pas forcément bien le marché français.2- Quitter une entreprise américaine pour rejoindre une structure française peut-il être une source de frustrations ? Oui, car les entreprises américaines et françaises n’ont pas la même conception du business. En France, on le sait, il est souvent mal vu d’avoir gagné beaucoup d’argent. Là-bas, la culture est aussi plus pragmatique : ce qui compte, c’est ce que l’on sait faire. Du coup, lorsqu’on a été formé à l’Américaine, encouragé à prendre des initiatives, on risque de se retrouver bridé dans des structures traditionnelles. La culture d’entreprise aux États-Unis est plus explicite. Cela facilite l’intégration des collaborateurs dans la société. Dans l’Hexagone, certaines habitudes de travail, même mauvaises, peuvent perdurer uniquement parce qu’elles étaient admises par les prédécesseurs !3- Quels conseils pouvez-vous donner à ces jeunes contraints de rentrer? Il faut préparer son retour, souvent plus difficile que l’aller ! Le message est en général dur à recevoir pour des gens qui pensent avoir réussi, mais ils doivent à tout prix comprendre le chemin qu’ils ont parcouru en tant qu’individu et engager une réflexion personnelle pour savoir ce qu’ils peuvent ensuite valoriser, lors d’entretiens de recrutement. Par ailleurs, ils omettent souvent de présenter leur expérience en tenant compte de la culture d’entreprise de la société pour laquelle ils postulent. Est-il pertinent de mettre en avant le critère du ” terrific team player ” (Je suis un super collaborateur pour travailler en équipe), si cher aux Américains, dans une entreprise française ?
* ( Inter Cultural Management Associates), un cabinet de management interculturel

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Propos recueillis par SC