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” Made in Japan “

Le savoir-faire japonais agit comme une formidable cuirasse à domicile. Dans l’électronique, l’équipement grand public jusqu’aux composants, la péninsule japonaise n’est pas dérangée par les exportations…

Le savoir-faire japonais agit comme une formidable cuirasse à domicile. Dans l’électronique, l’équipement grand public jusqu’aux composants, la péninsule japonaise n’est pas dérangée par les exportations de produits électroniques. Les Japonais achètent d’abord des articles de voyages et de la maroquinerie, du vin, du champagne, des parfums, de la bijouterie et un peu d’automobiles. Ils importent 2,2 % de composants électroniques et c’est tout. Bilan, la balance commerciale entre la France et le Japon ressort nettement en faveur du second. Quand les premiers exportent pour 5,4 milliards d’euros, c’est pour en importer le double. Les produits du terroir ne font visiblement pas le poids, du moins en valeur.Et sur le Vieux Continent, les Sony, Toshiba et Hitachi se sont bien installés. Pas besoin d’études spécialisées, une visite dans une grande surface suffit à en faire la démonstration. Si on ne fait pas attention aux marques lorsqu’on fait ses achats personnels, on a de bonnes chances en France (au pays de TMM), en Hollande (au pays de Philips), ou en Allemagne (au pays de Siemens) de téléphoner à partir d’un mobile japonais, de regarder un bon film sur un 16/9e extraplat japonais, sans parler des caméscopes et des ordinateurs portables. Et si on fait attention aux marques, on peut aussi entrer directement dans une boutique Sony ou le nec plus ultra du savoir-faire nippon étincelle sur les étagères. Aux États-Unis, c’est la même chose, les produits nippons ont su se mêler aux productions locales lorsqu’il y a concurrence. Le seul piège pour les Japonais est là, sur ces marchés extérieurs. Si la reprise économique aux États-Unis et en Europe tire un peu en longueur, si un nouvel attentat, comme le promet Dick Cheney, frappe à nouveau les États-Unis, si un conflit majeur éclate entre l’Inde et le Pakistan, les grands acteurs japonais de l’électronique auront peut-être du mal à tenir leurs promesses de retour aux bénéfices. Ah ! si on pouvait convertir Ben Laden ou certains chefs d’États aux joies de la Playstation ou des jeux de guerre pour rire sur DVD !

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Philippe Bonnet