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Madcatz Tournament : nous avons testé la manette d’arcade ultime

LE stick pour les vieux jeux d’arcade et les jeux de baston est un oiseau rare qui videra votre compte en banque… Mais ce n’est pas si cher payé pour un tel élixir de jouvence !

Bon nombre d’entre vous (surtout ceux qui ont bien connu les pièces de 5 francs) ont vécu leurs premiers émois vidéoludiques dans une salle d’arcade. Aujourd’hui, le canapé est venu à bout de la position verticale, et les pads analogiques ont envoyé aux oubliettes les manettes à gros boutons que l’on martelait sans retenue… A moins d’habiter au Japon ou de se rendre par exemple chez Neo Arcadia, à Toulouse, il n’est pas simple de retrouver les sensations uniques dégagées par les bornes d’arcade.

Vingt ans d’amour et de gnons

Heureusement, Capcom et Madcatz ont eu la bonne idée, pour fêter les vingt ans de Street Fighter, de développer ensemble une manette digne de ce nom ou plutôt une véritable machine à remonter le temps vers l’époque de l’insert coin (qui n’est pas une espèce de canard, rappelons-le).

La manette est déclinée en deux modèles, caractérisés par une taille – et un poids – complètement anachronique au vu des critères actuels. La version standard, appelée Fight Stick, en impose avec ses 3 kg mais reste chétive par rapport aux 5 kg de la version Tournament, que nous avons eu l’occasion de tester longuement. Hormis le poids et la finition, rien ne diffère : chaque modèle est une redoutable machine de guerre pour jeux d’action old school. A noter que les deux versions sont disponibles pour PS3 et pour Xbox 360 mais qu’elles ne sont pas mixtes. En clair, votre manette PS3 ne marchera pas sur une Xbox 360, bien qu’il s’agisse dans les deux cas d’un connecteur USB de base. Mais les deux seront reconnues par votre PC… Allez comprendre !

Prise en main

Idéalement, ces manettes devront être utilisées posées sur une table, à défaut de quoi vos cuissots musclés feront l’affaire. De solides plots antidérapants en caoutchouc, combinés à la masse de l’ensemble, empêchent tout glissement. La grande taille de la manette vous permet de laisser votre poignet gauche reposer complètement sur la face supérieure tandis que vous saisissez le stick entre le pouce et l’index. La préhension est excellente.

Authenticité nipponne oblige, ledit stick est en forme de boule, contrastant avec les modèles du genre « batte de base-ball » utilisés en Europe et aux Etats-Unis. Au-dessus, à une distance suffisante pour éviter toute pression involontaire, se trouvent quatre petits interrupteurs. Ils permettent de gérer le mode turbo (activable sur chaque bouton), la reconnaissance de la manette par votre console, le mode de fonctionnement du stick (digital ou analogique, gauche ou droit) ou encore le verrouillage pour joueur paranoïaque, qui neutralise ces interrupteurs.

Au nombre de huit, les boutons sont identiques à ceux employés sur les machines d’arcade japonaises. A peu près du diamètre d’une pièce de 1 euro, ils sont légèrement bombés et ont une course extrêmement réduite, offrant une incroyable réactivité. Attention, ils ne sont pas analogiques : il ne sert à rien de les martyriser en appuyant fortement…

Malgré cela, ils ont de quoi réveiller le Paganini du jeu de baston ou du shoot’em up qui sommeille en vous. Leur grande taille autorise l’usage en alternance de l’index et du majeur, ce qui les rend redoutables dans des jeux de tir en 2D comme Ikaruga ou Gunstar Heroes. Les boutons Start et Select sont judicieusement situés sur la face avant de la manette, empêchant ainsi tout contact accidentel. Une excellente idée, tout comme les 4 mètres de câble (qui peuvent se ranger à l’intérieur du boîtier dans la version Tournament). Bien qu’imposantes, ces manettes sont raffinées.

Le nirvana du retrogamer

Accessoires ultime du gamer nostalgique, ces manettes déploient tout leur potentiel dans les jeux de combat et les jeux d’action anciens… et c’est tout ! Impossible de jouer à Killzone ou à Halo, et oubliez les jeux de course : c’est baston ou retrogaming, point-barre.

L’usage est donc fortement limité, particulièrement sur PlayStation 3, où le catalogue des jeux de ce genre est beaucoup moins fourni que celui du Xbox Live. Mais, sur un PC utilisant MAME, l’émulateur de bornes d’arcade, c’est en revanche un aller simple pour le nirvana.

Victimes de leur succès, ces manettes sont aujourd’hui très difficiles à obtenir. Madcatz n’arrive pas à suivre la demande, six fois supérieure à leur production. Ce qui fait le bonheur des vendeurs d’eBay, qui n’hésitent pas à les revendre au double du prix normalement pratiqué. Si vous êtes patient, n’hésitez pas à passer une précommande sur les sites marchands les plus connus. N’oubliez pas que les frais de port sont assez élevés ! L’addition est salée… Ceux qui rêvaient d’avoir une borne d’arcade chez eux n’hésiteront pas, pas plus que les acharnés du retrogaming. Un très bel objet, anachronique mais jouissif.

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Alexandre Maïakovsky