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Mac OS 10.10 Yosemite : une bêta en forme d’aboutissement

Après un essai fructueux mais timide avec Mavericks, Apple va permettre à un million de personnes d’accéder en amont de sa sortie à un de ses systèmes d’exploitation. Une décision rendue possible par un travail au long cours.

Demain, jeudi 24 juillet 2014, Apple va, pour la première fois dans une telle proportion, donner la possibilité aux utilisateurs d’installer une version bêta de son OS pour Mac. Mavericks avait connu un traitement assez similaire, mais au compte-goutte, tandis que Yosemite, officialisé lors de la keynote d’ouverture de la WWDC de juin dernier, sera accessible à un million de personnes qui se sont inscrites sur le site dédié d’Apple.

Un premier pas

Une première, car Apple a toujours été précautionneux, pour ne pas dire soucieux de la fameuse « expérience utilisateur ». La gardant en ligne de mire, le géant américain a rarement lâché un logiciel avant d’en être satisfait. A minima. Et les minimas d’Apple sont assez hauts. On peut évidemment rappeler que Siri a été lancé en bêta lui aussi, et n’était pas parfait. On objectera que l’assistant personnel intelligent est porté par une technologie dont le développement s’inscrit dans le très long terme. On pourra aussi mettre sur la table le douloureux raté de Plans dans iOS 6. On opposera plutôt que, paradoxalement, les réactions des utilisateurs à ce fiasco montrent bien à quel point Apple nous a habitué à fournir des produits finis et bien finis.

La signature de Tim Cook ?

Si d’autres éditeurs ont déjà joué la carte des OS en bêta ou en release candidate, au regard de l’histoire d’Apple, on pourrait être tenté d’y voir une inflexion, un changement qui marquerait une mutation plus profonde au sein de la firme de Cupertino. Une nouvelle manière d’aborder les choses qui porterait la signature de Tim Cook…
Mais ce serait oublié que les décisions prises au sein d’une société de la taille d’Apple s’inscrivent dans une temporalité longue, loin de l’immédiateté d’une actualité parfois coupée de son contexte.

Mise en place d’une organisation

Alors que Microsoft commence à se mettre en ordre de marche pour produire une mise à jour majeure de son système d’exploitation par an, Apple a initié ce mouvement assez tôt dans l’histoire de Mac OS X. Avec des mises à jour sorties tous les 18 à 24 mois, avec parfois un petit retard en 2007, lié au fait que les équipes d’Apple se concentrait sur ce qui s’appelait encore iPhone OS.
Quoi qu’il en soit, depuis 2011 et Mac OS X 10.7 (Lion), avec la régularité d’un métronome, Apple sort une mise à jour de son système d’exploitation tous les ans. L’organisation interne est donc rodée.

Un canal de distribution

Une fois ses équipes capables de tenir ce rythme, Apple a mis en place le Mac App Store, disponible sur tous les Mac tournant sous Snow Leopard (Mac OS X 10.6.6) et suivant. Une plate-forme qui assure davantage de contrôle à Apple sur les applications installées mais qui permet aussi et surtout, aux yeux de Brian Croll, de pousser facilement les mises à jour… Sans le Mac App Store, il y a fort à parier que Mavericks (Mac OS X 10.9), sorti à l’automne 2013, n’afficherait pas 55% de taux d’installation à l’heure actuelle.

Apple avait donc besoin d’un outil de distribution contrôlé. Pour pousser une bêta, un DVD aurait coûté trop cher, nous a-t-il glissé. D’autant – et c’est une raison évidente du succès de Mavericks – que les mises à jour de Mac OS X sont désormais gratuites. Une réalité qui a demandé de trouver une équation économique.

Un renouveau

On pourrait également ajouter que cette année 2014 semble une année charnière. Apple joue la carte du renouveau à de nombreux niveaux. Pour le grand public, avec cette bêta, donc, et pour les développeurs avec Swift, son nouveau langage de développement, qui a nécessité plus de quatre ans d’efforts avant d’être présenté.

Loin d’être anecdotique, il participera beaucoup à la volonté d’Apple de renforcer la qualité de ses OS. Sans entrer dans le détail, à titre d’exemple, la gestion améliorée de la mémoire devrait renforcer la sécurité des applications sur Mac OS X et iOS, en évitant les buffer overflows tant appréciés des attaquants mal intentionnés.

En définitive, si Tim Cook est certainement pour beaucoup dans la décision de lancer Yosemite en bêta, cette possibilité de mettre la communauté d’utilisateurs de Mac à contribution pour améliorer leur futur OS est aussi – et sans doute surtout – le fruit du travail sur le long terme des équipes d’Apple. La décision s’inscrit dans une longue succession de choix stratégiques. Et maintenant, que nous réserve le futur ? A cette question, Apple ne répond pas mais assure nous préparer une fin d’année chargée…

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Par : Opera

Pierre Fontaine