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M@n, une société d’édition où les internautes ont la main

Cette nouvelle maison d’édition ambitionne de publier trois ouvrages sur papier par an. C’est aux membres de la communauté que revient le privilège de les choisir.

Faire appel aux internautes pour financer les jeunes talents est un système qui a déjà été décliné pour la musique, les films, la BD, etc. Le tout nouveau site M@n (dont l’adresse est en fait www.editions-man.com) se positionne dans le domaine de la littérature. Lancée par Leo Scheer et Patrick Lelay, cette maison d’édition aspire à publier un livre sur papier tous les quatre mois. La communauté choisit l’auteur qui accède au privilège de la publication, grâce à un système de vote.

Pour en faire partie, les internautes doivent verser une participation fixe de 50 euros par an. Mais les membres ne doivent pas escompter recevoir des dividendes si leur auteur favori rencontre le succès, comme c’est le cas sur d’autres sites de production communautaire. Le seul retour qu’ils peuvent attendre c’est de recevoir les trois livres qui seront édités par an, donc pas forcement ceux qu’ils ont apprécié, dont la valeur unitaire est de 10 euros.

Le nombre d’exemplaires en fonction de la taille de la communauté

Plutôt que des amateurs de belles lettres désireux de promouvoir les jeunes talents, ce sont surtout les internautes en mal d’éditeur qui risquent de vouloir rejoindre M@n. Car seuls les internautes qui se sont acquittés de ce droit d’entrée peuvent se soumettre au jugement de la communauté des manuscrits. Naturellement, par souci d’équité, ils ne peuvent voter pour leur propre ouvrage.

Et pour ceux qui parviennent à être édités, le chemin vers la gloire risque d’être encore sinueux. M@n utilise comme unité de mesure le nombre d’internautes ayant versé leur cotisation pour déterminer le nombre d’exemplaires qui sera imprimé. S’ils sont 1 000, ce seront 2 000 livres qui seront imprimés. Une moitié sera envoyée aux membres et l’autre sera diffusée dans des libraires. L’auteur touchera 15 % des recettes nettes de la vente de son livre.

Pour faire la promotion de ces ouvrages, la société d’édition compte s’appuyer sur une notoriété acquise par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Tout le monde peut en effet accéder, à l’aide de Facebook et Twitter, aux différentes phases de vote et de sélection des livres. Reste à savoir si ce « teasing » sera suffisant pour que ces lecteurs passent au stade de l’achat. 

Pour avoir la réponse, il faudra encore patienter quelques mois. La première session de vote prendra fin le 1er septembre 2011, à 14 heures. Le livre sera un mois plus tard en libraire.

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Coralie Cathelinais