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Lynn Forester (FirstMark Communications): ” Savoir se positionner là où on est le plus performant “

Malgré les déboires de ses concurrents, et même si ses ambitions se limitent désormais à la France et à l’Espagne, FirstMark reste confiant dans le potentiel de la boucle locale radio. Une sérénité qui passe toutefois par une inflexion de sa stratégie en faveur des réseaux fixes.

O1 Réseaux : Il y a un an, tout le monde était confiant quant à l’avenir de la boucle locale radio. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Comment expliquez-vous ce revirement ?Lynn Forester : C’est un peu comme dans le cellulaire. Après une période d’euphorie, la pression retombe, et certains commencent à déchanter. Mais cela n’a rien à voir avec le potentiel de cette technologie, où FirstMark demeure très bien positionné. Que d’autres opérateurs, qui maîtrisent moins bien la BLR, ” paniquent ” un peu, cela peut se concevoir. Que ceux qui ont dû revoir leur projet à la baisse soient un peu échaudés, c’est assez logique. Inversement, tous ceux, y compris les banquiers, qui comprennent bien l’enjeu des hauts débits sont parfaitement sereins. La boucle locale radio est un investissement de long terme, pour lequel il faut avoir ” les poches profondes “. Se demander s’il s’agit d’une activité rentable ou si la technologie fonctionne sont des questions qui ne se posent pas !01 R. : Pourquoi avez-vous brusquement fermé votre siège européen, à Londres ?L. F. : C’est vrai que la décision a été prise très rapidement ! Notre structure londonienne s’était constituée autour d’une équipe qui voulait tout contrôler dans les différents pays d’Europe où nous sommes implantés (Allemagne, Espagne, France et Luxembourg). Michael Price [cofondateur de FirstMark, NDLR] et moi-même considérons que les dirigeants locaux, à l’instar de Thierry Miléo pour la France, sont les mieux placés pour piloter notre développement. Il était donc superflu d’avoir une superstructure supplémentaire au niveau européen.01 R. : Vous avez renoncé à vous déployer en Allemagne, en Belgique, en Grande-Bretagne, en Finlande et en Suisse. Vous privilégiez le dégroupage. Cela n’est pas très reluisant pour la BLR…L. F. : Hormis la Grande-Bretagne, les pays concernés sont de petits marchés. Mais rien n’est définitif et il n’est pas exclu que l’on s’y intéresse à nouveau. Dans la BLR, nous privilégions l’Espagne et la France, où nous avons des partenaires de premier plan. En Allemagne, nous nous concentrons sur l’ADSL et le dégroupage, en liaison avec notre activité de transport IP. Notre équipe sur place est très compétente dans les réseaux fixes, et la priorité est, en effet, placée sur le dégroupage. Il faut savoir se positionner là où on est le plus performant en fonction du contexte économique (tarifs de détail et coûts d’interconnexion) et réglementaire. La technologie est relativement secondaire. Ce qui compte, c’est d’offrir des accès compétitifs, qu’ils soient fixes ou radio.01 R. : En dehors de la France et de l’Espagne, la BLR n’est donc plus une priorité ?L. F. : On ne peut pas dire que nous renoncions à la BLR. En France, tous les engagements que nous avons pris devant l’ART seront tenus. Mais nous nous sommes repositionnés, il est vrai, autour du concept d’opérateur paneuropéen spécialisé dans le transport et les accès à hauts débits. Sachant qu’un spécialiste de l’accès sans backbone IP serait vraiment fragilisé, nous déployons donc un tel réseau (LambdaNet). C’est un excellent investissement, entièrement financé, dont le retour est nettement plus rapide que dans l’accès radio.

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Henri Bessières