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L’utilité des contrats de services dans une administration par activités

Les éditeurs d’outils de supervision ont dû adapter leurs solutions pour proposer une administration par métiers. La mise en place et l’exploitation de telles applications doivent souvent s’accompagner de contrats de services.

Une entreprise ne peut, aujourd’hui, s’en sortir seule pour mener à bien un projet d’administration de réseaux ‘, affirme d’emblée Didier Legrand, responsable marketing services chez Arche Groupe Siemens. ‘ De l’analyse des produits du marché à l’étude de l’intégration à l’existant, les paramètres à prendre en compte sont, en effet, trop nombreux ‘, explique-t-il. Désormais, avant de s’engager – souvent à long terme – avec un intégrateur, une société d’infogérance ou, parfois, directement avec un éditeur, les clients exigent légitimement que soient rédigés des contrats de services précisant les engagements des prestataires choisis. Ces Management Level Agreements (MLA) gagnent, chaque jour, du terrain. Pour les mettre en ?”uvre, l’entreprise est contrainte de passer d’un mode de supervision d’éléments simples – commutateur, serveur, routeur ou système d’exploitation – à un mode de supervision prenant en compte les différents métiers de la société.
Cette approche par activités (également appelée vue métiers) va comporter des éléments directement liés aux applications, aux serveurs matériels, ou encore, aux éléments du réseau ayant un impact sur le processus surveillé.

Interface unique ou approche modulaire

Les vues métiers sont représentées, en général, sous la forme d’icônes correspondant à un nom de service. Ainsi, si l’on prend l’exemple de la prise de commandes, l’ensemble des éléments – applicatifs ou matériels – concernés par ce mécanisme sera regroupé dans cette vue et symbolisé par une unique icône. Mais, si le principe paraît simple dans son énoncé, sa mise en ?”uvre se révèle des plus délicates. Elle peut, en effet, être développée ex nihilo. Autant dire que la tâche va alors se révéler immense. Les dernières versions des produits présentés par la plupart des éditeurs d’applications d’administration et/ou de supervision incluent maintenant ces vues métiers. Toutefois, l’architecture des produits diffère.
Computer Associates et Tivoli optaient auparavant pour une approche tout intégrée, dite framework. Des études ayant montré que le taux d’échec de ce type de solution était assez élevé, les deux protagonistes ont banni ce mot de leur vocabulaire. Ils préfèrent maintenant évoquer les ‘ fédérateurs via une interface unique ‘. Désormais, les administrateurs ayant choisi les produits de ces deux éditeurs peuvent donc mener à bien la mission qui leur est confiée dans un monde unifié. BMC Software, pour sa part, s’appuie sur son produit vedette, Patrol. Cette console fédère les événements remontés par les différents agents. HP, quant à lui, parle plutôt ‘ d’approche modulaire ‘.

Fédérer les produits au sein d’une seule interface

Chaque brique logicielle remplit ainsi une tâche de surveillance bien particulière. Conscient des limites de ce type de solution de supervision, HP souhaite néanmoins fédérer tous ses produits au sein d’une même et seule interface. C’est le rôle dévolu à IT Operation, disponible sous HP-UX et Solaris. Toutefois, le constructeur californien compte sur Windows 2000 pour donner un second souffle à son offre OpenView. Les fonctions de vues métiers sont maintenant disponibles dans cet environnement avec VantagePoint. Les solutions de HP et de BMC Software reposent sur une architecture à deux niveaux. Les agents renvoient directement les informations à la console, la consolidation s’effectuant à ce niveau.

Des agents plus ou moins intelligents et autonomes

Evidemment, ces deux sociétés ont adapté leurs agents afin qu’ils fonctionnent de façon efficace dans le cadre de cette architecture. Les informations sont remontées soit en mode connecté, soit de façon déconnectée. Les sondes logicielles déterminent elles-mêmes le mode de fonctionnement approprié. Les modules de connaissance – agents – de BMC testent la liaison avec la console. Si elle n’est pas disponible, les informations sont stockées en local. Elles ne seront transmises que lorsque la connexion sera de nouveau active. Toutefois, cette architecture à deux niveaux peut nécessiter, dans certains cas, le développement d’un référentiel, pour consolider les données remontées. En revanche, Unicenter TNG, de Computer Associates, et Tivoli Enterprise, de Tivoli Software, ne rencontrent pas ce problème. Ces deux éditeurs ont, en effet, adopté une approche à triple niveau, l’ensemble étant coiffé par la console centrale. Les agents se déploient sur le réseau. Ils remontent ensuite directement des informations au serveur appelé gateway. Cette passerelle reçoit les informations (de télédistribution ou de configuration, par exemple) du serveur central et les redistribue ensuite aux agents. Elle remonte également les alertes et les événements envoyés par ces derniers. Tivoli s’appuie sur des Tivoli Management Agents (TMA) indépendants de la version du serveur de supervision.
Computer Associates, au contraire, a fait le pari des agents neuronaux. Egalement connus sous le nom de Neugents, ceux- ci remplissent un double rôle. Ils sélectionnent les paramètres à surveiller et assurent une surveillance prédictive, permettant de prévoir les incidents qui risquent de survenir (surcharge CPU sur un serveur ou temps de réponse trop long pour une application notamment).

De l’obligation de moyens à une obligation de résultats

Toutes ces approches permettent à l’administrateur de connaître son système d’information. Il pourra ensuite bâtir ses vues métiers. La définition des éléments les composant peut se faire avec l’aide d’une société externe. Les éditeurs disposent d’équipes spécialement formées pour assumer une telle tâche ou, à défaut, travaillent en partenariat avec des sociétés de services.
Apogée, Arche Groupe Siemens, Atos, Cap Gemini ou IBM Global Services disposent d’offres pour réaliser ce type de projet. En outre, ces entreprises s’engagent souvent sur des contrats de services et proposent des SLA ou des MLA. Ces dispositions contractuelles assurent une certaine garantie aux entreprises faisant appel à leurs services.
BMC Software va encore plus loin dans cette démarche, puisque l’éditeur offre des garanties sur les délais de déploiement de l’application. Si ces derniers ne sont pas respectés, BMC rembourse l’équivalent de 20 % du coût du projet et s’engage à le terminer gratuitement. Cette annonce récente fait dire à Philippe Bernard, directeur de la branche Services de Computer Associates France, que BMC Software veut changer son image d’éditeur. ‘ Notre concurrent souffre des mêmes carences que nous, il y a deux ans, explique-t-il. Depuis, nous avons mis sur pied une branche Services, qui réalise aujourd’hui 1 milliard de dollars au niveau mondial. Notre stratégie de développement repose sur deux axes. Le premier consiste à prendre des contrats de type régie, le second est de type forfait. Quant à ce dernier, nos pénalités en cas de non-respect du contrat peuvent égaler le prix total du projet. Nous n’allons pas au-delà ‘, poursuit-il. Cette sensibilité se retrouve aussi chez IBM Global Services pour les déploiements Tivoli.
Ces garanties sont d’autant plus importantes que, dans un monde ayant fait sienne la devise Time is money, l’indisponibilité du système d’information ou le retard pris lors du déploiement peuvent avoir des conséquences dramatiques. Autant d’éléments qui plaident en faveur de l’externalisation de la mise en place des vues métiers, lorsque les entreprises n’ont pas les moyens de la réaliser dans de bonnes conditions.

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Xavier Bouchet