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L’utilisateur, cet oublié du ROI

A trop négliger l’utilisateur du système d’information, qui est pourtant à la base du succès ou de l’échec d’un produit, les études de rentabilité font des promesses qui ne se réalisent pas.

‘ Discuter de ROI quand on n’a pas de budget, c’est comme chercher une femme sur une île déserte ‘, déclare Pierre Haren, patron de l’éditeur français Ilog.Pourtant, la crise que vient de traverser le secteur informatique a fait réapparaître des approches qui se veulent économiques. En tout cas dans le discours marketing des fournisseurs qui prétendent que leurs solutions font gagner de
l’argent aux entreprises.Selon le cas, ils mettent en avant tantôt des évaluations de type ROI (retour sur investissement), tantôt celles de type TCO (coût total de possession). Mais sur le terrain, quel intérêt représentent de telles approches ?A cette question, Pierre Haren répond que le ROI fait l’objet de discussions récurrentes chez les directeurs de système d’information, mais que les décisions ne sont jamais prises sur cette base-là.Il existe d’autres paramètres qui doivent être pris en compte, comme en témoigne le CEO d’Ilog, une entreprise qui est justement au c?”ur des questions d’optimisation des ressources, qu’elles concernent le système
d’information ou non.Au chapitre des grands éléments oubliés : la capacité de l’entreprise utilisatrice à absorber le changement. Une préoccupation que trop d’éditeurs ont omis d’intégrer dans leur approche pseudo-économique.Cette préoccupation consiste tout simplement à tenir compte du risque ?” lié en l’occurrence à l’engouement des utilisateurs du système d’information pour une solution nouvelle ou au contraire à leur
résistance face au changement ?” et devrait être inhérente à toute démarche économique digne de ce nom.Pour preuve : l’échec du secteur de la gestion de la relation client (GRC). La raison ? Les utilisateurs n’ont pas voulu de cette nouvelle technologie. Ce que les spécialistes de la GRC n’avaient pas du tout
imaginé.On a obtenu également un résultat similaire en matière de gestion de la chaîne logistique. A tel point que son leader, I2, s’est écroulé alors même qu’il mettait en avant que ces solutions étaient source d’économies
substantielles. Là encore, la question de l’adhésion des utilisateurs a été ignorée.En ce début d’année marqué par l’espoir d’une reprise, souhaitons que l’investissement informatique soit effectivement de retour. Et aussi que le risque de résistance face au changement soit intégré aux
études de rentabilité.

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Ludovic Arbelet