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L’UMTS est un marathon, pas un sprint !

La question des nouveaux réseaux de téléphonie mobile a surgi trop tôt. On a promu trop vite des services immatures auprès d’utilisateurs novices.

L ‘UMTS (Universal Mobile Telecommunication System, le réseau pour les téléphones mobiles de troisième génération, NDLR) est sous les feux de la rampe. Erigé en eldorado, il y a un an, ce standard traverse une mauvaise passe.Aujourd’hui, l’atmosphère est même plutôt pesante : deux candidats pour quatre licences en France, des cours des titres d’opérateurs de téléphonie mobiles divisés par trois en un an, une introduction en Bourse d’Orange froidement accueillie, des services WAP (Wireless Application Protocol, un mode d’accès aux données Internet sur les téléphones portables, NDLR) au succès bien mitigé…Poutant, au-delà des premières difficultés identifiées et des inquiétudes naturelles qu’elles soulèvent, la révolution de la mobilité est en marche. En effet, quel autre objet a réussi à conquérir une place aussi privilégiée ?” bien souvent une poche ?” auprès du client ? Et en combien de temps…Il y a cinq ans, Itineris et SFR eux-mêmes annonçaient 5 millions d’abonnés en 2000. Avec Bouygues Telecom, ils ont finalement séduit plus de 30 millions d’utilisateurs ! Un outil communicant qui tient dans une poche… Que de potentialités ouvertes aux nouveaux services mobiles !Bien sûr, il ne s’agit pas de reproduire Internet sur le mobile. Le m-commerce ?” les services marchands nomades ?” ne doit pas être compris comme de la vente sur le mobile. Son potentiel est à rechercher ailleurs : le téléphone portable va devenir un véritable assistant personnel, qui nous suivra tout au long de la journée pour nous aider à gérer nos vies privées et professionnelles.Les entreprises ont commencé à évaluer les opportunités de renforcer leurs métiers, voire parfois de les réinventer (voiture communicante, assistant voyage ou concierge de poche…). Tel est bien l’enjeu de l’UMTS. Un débat trop précoce La question des réseaux mobiles de troisième génération a surgi trop tôt dans le débat public.Des besoins importants de financement ont poussé les opérateurs de téléphonie mobile à faire appel aux marchés boursiers. Ces derniers, volatiles et court termistes, ont encouragé la promotion de services pourtant immatures auprès d’utilisateurs novices. Et de submerger les médias de messages par trop anticipateurs…D’ordinaire, les fournisseurs de nouveaux services bénéficient de premiers clients novateurs et technophiles. Des utilisateurs tolérants face aux difficultés rencontrées, et aptes à régler dans la sérénité des problèmes naturels de démarrage. Le géant du logiciel Microsoft ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui s’il avait dû s’atteler à la détection de tous les bugs de ses produits avant de se lancer sur le marché. Internet n’aurait jamais démarré sans l’enthousiasme de techno freaks, prêts à sacrifier du temps et de l’énergie.Dans le cas de l’UMTS, on n’a rien vu de comparable. Les difficultés et incertitudes ont été versées directement sur la place publique, sans avoir été éprouvées par une cohorte de bêta-testeurs volontaires. Alors que faire ? Il est impossible de revenir en arrière. A court terme, nous sommes condamnés à cette transparence… Elle va sans aucun doute être dure à vivre pour les opérateurs de téléphonie mobile, leurs équipes techniques et marketing, comme pour les investisseurs institutionnels et les petits porteurs.La nervosité et le stress ne sont pas prêts de disparaître. Alors, un conseil : prenez votre souffle. Cest un marathon, pas un sprint !

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Jérôme Moitry