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L’UltraSparc III embarque un gestionnaire mémoire

Le tiers des processeurs de la puce de Sun sont dédiés au multitraitement. Le constructeur prépare des machines à 105 processeurs pour le début 2001

Aujourd’hui, la bande passante augmente plus vite que la loi de Moore. Nous travaillons donc dans deux directions : exploiter les ressources du réseau pour effectuer des traitements parallèles, et créer des serveurs avec plus de cent processeurs.” Voilà comment Ed Zander, président de Sun, définit la stratégie de la société pour les cinq années à venir. L’UltraSparc III sera à la base de ce renouveau. La puce a été taillée pour les traitements multiprocesseurs et le fonctionnement en grappe de machines (cluster). Elle affiche ainsi une bande passante mémoire de 2,4 Go/s, soit beaucoup plus que ses concurrents. Mieux, plus du tiers des trente millions de transistors sont réservés à la gestion de mémoire et de la cohérence de l’antémémoire. C’est autant que dans l’UltraSparc II tout entier. L’intérêt ? S’affranchir d’un coûteux contrôleur mémoire externe et concevoir des machines moins complexes, capables d’accepter beaucoup plus de processeurs.Sur les stations de travail lancées le mois dernier, l’architecture permet déjà de mixer des puces de fréquences différentes, une première dans le monde Unix. A terme, l’objectif est d’autoriser une montée en puissance linéaire à mesure que l’on ajoute des processeurs. Sun prépare ainsi un serveur de cent cinq processeurs qu’il doit lancer au printemps. Mais contrairement à Compaq, HP, IBM ou SGI, il n’optera pas pour une architecture Numa (Non Uniform Memory Architecture, ou mémoire partagée distribuée) sur son futur haut de gamme. Le constructeur a préféré une technologie intermédiaire entre SMP et Numa : une architecture où la cohérence mémoire est gérée directement par l’antémémoire (Cache Only Memory Architecture, ou Coma).Dans une architecture Numa ou SMP, en effet, quand les données ne peuvent être trouvées sur l’antémémoire locale, il faut aller les chercher sur la mémoire distante avec tous les problèmes de latence que cela impose. Coma résout le problème en n’allant plus chercher les données dans l’antémémoire, mais dans des pages mémoires réservées sur chaque machine locale. A en croire Sun, l’utilisation de cette technique est aujourd’hui possible grâce à l’architecture particulière de l’UltraSparc III, et à sa bande passante mémoire et système record (2,4 Go/s et 6,4 Go/s). Reste maintenant à savoir comment elle se comportera avec les applications réelles.

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Anicet Mbida