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Lucent s’interroge sur le devenir de ses activités fibre optique

L’équipementier envisage la vente ou la création d’un joint-venture pour sa division Optical Fiber Solutions. Il avance ainsi ?” de façon surprenante ?” dans son plan de restructuration.

6 300 employés, 2 milliards de chiffre d’affaires sur l’exercice 2000, une croissance annuelle de 60 %… la division Optical Fiber Solutions, de Lucent, qui fabrique de la fibre optique et des équipements associés est une affaire qui marche.Il n’en reste pas moins que l’équipementier, confronté depuis plusieurs mois à la récession ?” premier trimestre 2001 déficitaire, licenciement d’environ 16 000 collaborateurs ?” envisage de s’en séparer, ou du moins d’en changer profondément le statut.

Cession ou société conjointe avec des partenaires ?

Des rumeurs de cession relayées par la presse américaine ont poussé Lucent à reconnaître dans un communiqué de presse que l’entreprise cherchait “des alternatives stratégiques” pour l’activité fibre optique.L’équimentier n’a toujours pas fait de choix et envisage pour l’instant deux options : la revente pure et simple, ou une indépendance plus poussée de la filiale dans le cadre d’un joint-venture avec un partenaire.” Nous prenons ce tournant audacieux afin de pouvoir mieux consacrer nos ressources et nos investissements aux domaines critiques de notre marché, tout en offrant à l’équipe fibre plus de facilité pour augmenter sa clientèle et faire les investissements nécessaires pour répondre à la demande croissante de fibre “, a expliqué Bill O’Shea, vice-président stratégie et développement de Lucent.

Alcatel et Corning, acheteurs naturels

Alcatel, Corning et Pirelli, les trois principaux concurrents de Lucent dans le domaine de la fibre optique, apparaissent comme des repreneurs naturels dans le cadre d’une possible cession.Cependant, ce rachat par Alcatel ou Corning risquerait de créer une situation de monopole et d’inciter les autorités américaines à bloquer la transaction.Quant au montant du rachat, il dépendra de la santé des titres télécoms sur les places financières. La fourchette, assez large, pourrait varier de 4 à 10 milliards de dollars.Quant aux hypothèses de création d’un joint-venture, aucune précision n’est fournie pour l’instant par Lucent sur sa nature, ni sur les partenaires qui seraient éventuellement retenus. La décision sera prise dans les prochains mois, indique l’équipementier.

Restructurer Lucent dans un marché difficile

Une vente pure et simple priverait certes Lucent d’une source de revenus prometteuse, mais elle lui apporterait en contrepartie environ 2 milliards de dollars, une somme nécessaire pour mener à bien l’indispensable transformation de l’entreprise.Entre la frilosité des investisseurs et celle des opérateurs, léquipementier a fort à faire.

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Renaud Bonnet